“Blonde”, le film avec Ana de Armas dans le rôle de Marilyn Monroe : ce qu’en pensent les critiques
Le biopic de Netflix ose prendre des risques. Que pense la critique de "Blonde", cet audacieux biopic sur Marilyn Monroe avec Ana de Armas dans le rôle-titre, et qui suscite de nombreuses critiques ?
Image: Netflix
C’est de la main du réalisateur Néo-Zélandais Andrew Dominik, qui a aussi réalisé "Cogan: Killing Them Softly" (La Mort en douce), que nous est présenté ce film, dépeignant une part plus sombre de la légendaire actrice, pleine d'incertitudes, de pressions et de dépression.
Sur la photo : le réalisateur Andrew Dominik, l'actrice Ana de Armas et l'acteur Adrien Brody.
Personne n'a pu rester indifférent face à "Blonde", tant certaines scènes sont explicites, notamment celles traitant de l'avortement auquel l'actrice pourrait avoir eu recours.
Photo : arrêt sur image du film avec Adrien Brody dans le rôle d'Arthur Miller et Ana de Armas dans le rôle de Marilyn Monroe. Avec l'aimable autorisation de Netflix.
Après sa première diffusion, le film a été ovationné pendant 14 minutes complètes lors du Festival du film de Venise, selon Variety (magazine américain consacré à l’industrie du spectacle). Il n'est donc pas surprenant de le voir se hisser en tête du classement des visionnages sur Netflix.
Sur la photo, le producteur Brad Pitt et Ana de Armas à la première de "Blonde".
"L'un des films les plus détestables que j'ai jamais vus. Un acte de cruauté complaisant de la part d'un cinéaste profondément incurable". Tel est le contenu du tweet d'un podcasteur, @battymamzelle, qui parle du film. Sur Twitter, le film suscite la controverse et est qualifié de “sexiste", "hideux" et "vulgaire", nous indique le magazine Variety.
Photo : Netflix
Certains spectateurs se sont plaints auprès de Netflix, nous informe "The Independent" (quotidien généraliste britannique). De plus, le film adapte des faits non établis au sujet de l'actrice, comme une agression par le président des États-Unis d'alors (JFK) et plusieurs avortements. Pire encore, selon eux, ces événements sont dépeints comme traumatisants. Ces spectateurs les qualifient même de "horrifiant", "dégoûtant" et "exploitant".
Photo : Netflix
C'est "le film le plus lent que vous ayez jamais vu", affirme Melissa Mason, une critique pour "Grazia" (magazine féminin italien). Selon elle, le film est raté. Bien que "très attendu", le film est "cuivré au mieux", même si elle semble apprécier le travail de l'actrice principale : "Ana de Armas est brillante."
Photo : Netflix
Le New York Times titre clairement "exploiting Marilyn Monroe for Old Times' Sake" (Le film exploite l'image de Marilyn Monroe pour surfer sur une vague de nostalgie). Dur de faire plus clair quant à leur opinion sur le film.
Photo : Netflix
Sans pour autant diminuer le "talent hors du commun" d’Ana de Armas, Manohla Dargis, critique au "New York Times", conclut ainsi sa critique : "une fois de plus, un réalisateur est plus intéressé à examiner son corps (littéralement, dans ce cas) qu'à entrer dans son esprit."
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Le quotidien espagnol "El Mundo" semble avoir été moins perturbé par le film. "Blonde" transforme Ana de Armas en mythe et se confirme comme le grand film de l'année", imprime le journal espagnol. Il qualifie le film de "portrait monumental et hypnotique d'un mythe".
"Le film 'Blonde' a l'intention de se tailler une place et l'ascension fulgurante d'Ana de Armas atteint son apogée. Cependant, l'accumulation ne laisse pas le temps aux empreintes de rester : il y a des moments mémorables, mais le spectateur finit par saturer", affirmait Tommaso Koch, un rédacteur de "El País" (journal espagnol).
Sur la photo, qui est une capture d'écran du film, on voit Bobby Cannavale, qui joue l'un des amants de Marilyn Monroe, Joe DiMaggio. Le verdict de Deadline : "Entre les mains d'Ana de Armas, sa muse, Dominik trouve une façon étonnante de raconter cette histoire".
C'est le mot "creux" qui sera utilisé pour décrire "Blonde" par "Vulture" et le "New York Post". Vulture est un site américain qui propose des informations de dernière minute et des analyses intelligentes et drôles sur les dernières émissions de télévision, les films, la musique, les livres, le théâtre et les arts.
Photo : Netflix
Ana de Armas "ne peut s'empêcher de canaliser la fausse idée que l'identité d'une personne peut être divisée en deux. Sa Monroe oscille entre une jeune fille éplorée, nostalgique et vulnérable et une icône de l'écran scintillante, sujette à des crises de panique. Aucune des deux n'a d'intériorité à proprement parler, au-delà de la douleur", selon Angelica Jade Bastién de "Vulture", qui estime que l'incarnation de Marilyn Monroe par l'actrice est "creuse".
Photo : Netflix
"Le film semble être creux et, pour être honnête, il m'a laissé froid. Malgré la splendeur visuelle et l'engagement d'Ana de Armas envers Marilyn Monroe." C'est ainsi que Johnny Oleksinski décrit le sentiment qu'il a éprouvé après avoir regardé " Blonde".
Photo : Netflix
D’après la station de radiodiffusion Cadena SER, " 'Blonde' est le film qui était censé changer l'image de Marilyn Monroe, mais il ne le fait pas. Ce qui échoue, c'est que les parties de la vie de Norma Jean qui sont moins exploitées et moins connues ont été laissées de côté."
Le critique espagnol du journal "El Periódico" pense différemment des critiques précédents : "Nous sommes face à un film extraordinaire, monumental, bouleversant. Et le travail d'Ana de Armas est prometteur."
"Le niveau de contrôle du cinéaste est exemplaire et précis, et son actrice principale se prête à tout ce qui lui tombe sous la main. Seulement, on ne peut s'empêcher de penser que tout cela va à l'encontre du message ostensible du film, qui est un autre cas où Marilyn Monroe s'est vue retirer son pouvoir." commente Ben Croll dans “The Wrap” (organisme de presse américain).
Photo : Netflix
Dans l’ensemble, public et critiques ont salué la prestation d’Ana de Armas : "C’est un kaléidoscope cherchant à exposer la facette la plus meurtrie de l’artiste, où la langueur hypnotique se dispute au cauchemar névrotique. Autant de registres où éblouit de bout en bout une extraordinaire Ana de Armas, mise à n u comme jamais, au propre comme au figuré", commente Culturopoing.com. Même si le scénario a été jugé plutôt "baroque et onirique, irritant et hypnotique" (Franceinfo Culture) et magnifique à la fois, selon Première, le critique estime aussi que "Le réalisateur Andrew Dominik signe un chef-d’œuvre, virtuose, violent et bouleversant".