Ce lieu habité est le plus reculé de toute la planète : savez-vous où il se trouve ?
Dans un monde globalisé comme celui dans lequel nous vivons, nous sommes habitués à pouvoir accéder à n'importe quel lieu en toute facilité. Pourtant, il existe encore des endroits qui, bien qu'habités, sont plus inaccessibles qu'on ne le pense. Et quel est le plus éloigné d'entre eux ? Partons donc découvrir cet endroit, perdu au milieu de l'océan Atlantique !
Pour atteindre l'endroit habité le plus reculé de la planète, il faut se rendre dans l'Atlantique Sud, où, au milieu de l'immense océan, à 3 360 kilomètres du sous-continent sud-américain et à 2 816 kilomètres de l'Afrique du Sud (exactement aux coordonnées 37º 06' de latitude sud, 12º 16' de longitude ouest), se trouve Tristan da Cunha (dans sa version britannique).
Tristan da Cunha est un archipel composé de trois îles (Tristan da Cunha, l'île Inaccessible et l'île Nightingale). L'île principale a été découverte en 1506 par un navigateur portugais, qui a donné son nom à cette terre. Elle a ensuite été annexée à la Couronne britannique (à laquelle elle appartient encore aujourd'hui) en 1816.
La circonscription administrative britannique qui comprend l'archipel lointain dont nous parlons s'appelle officiellement : Sainte-Hélène, Ascension et Tristan da Cunha. Il faut savoir que Sainte-Hélène, l'île de l'Atlantique où Napoléon a été banni, se trouve tout de même à 2 173 kilomètres au nord de Tristan da Cunha.
Image : Jacques-Louis David - zQEbF0AA9NhCXQ, domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=22174172
Comme nous l'avons dit, outre l'île principale, Tristan da Cunha, l'archipel qui porte ce nom comprend deux autres îles : Inaccessible Island (l'île Inaccessible), d'une superficie de 14 kilomètres carrés, et Nightingale Island (ou plutôt les îles Nightingale), de 3,4 kilomètres carrés divisés en trois petits îlots : Nightingale, Middle et Stoltenhoff (0,1).
Les îles, d'origine volcanique et d'une grande biodiversité, ont un climat subtropical humide avec des pluies fréquentes, peu de soleil et beaucoup de vent, avec une température annuelle moyenne de 16ºC, des étés courts et des hivers longs.
Et c'est l'endroit le plus isolé de la planète, non seulement parce qu'il se trouve à plus de 2 100 kilomètres de tout autre lieu habité, mais aussi parce que son accès est déjà très compliqué : il n'y a pas d'aéroport et son littoral est presque entièrement constitué de falaises de plus de 600 mètres de haut.
La seule ville de Tristan da Cunha est Édimbourg-des-Sept-Mers (en anglais : Edinburgh of the Seven Seas), nom officiel de conte de fées donné par le prince Alfred, duc d'Édimbourg, qui, en 1867, fit le tour du monde à la voile et s'y arrêta. Mais les habitants de la région l'appellent plus simplement "la Colonie" (The Settlement) ou "le Village" (The Village).
Selon un reportage de la BBC, le meilleur moyen pour se rendre à Tristan da Cunha est de partir du Cap, en Afrique du Sud, d'où "vous trouverez un voilier pour vous emmener, naviguerez pendant 18 jours dans l'une des mers les plus agitées de la planète et attendrez que le brouillard se dissipe un peu pour apercevoir l'impressionnante masse de l'île principale".
À partir de ce moment-là, selon la BBC, il faut "prier pour que les vents se calment et que l'on ait le temps d'accoster et de sortir du bateau. Il est important de retirer le bateau de l'eau avant que les vagues ne l'écrasent contre les rochers, sinon il faudra se préparer à lui dire adieu. Bienvenue à Édimbourg-des-Sept-Mers, la capitale de Tristan da Cunha (et seule ville)".
Une traversée périlleuse qui, comme l'explique également la BBC, peut se faire de manière plus agile, en "seulement" six jours, à bord du SA Agulhas, un bateau rapide qui présente toutefois un inconvénient majeur : il ne fait ce trajet qu'une fois par an.
Des trois îles qui composent l'archipel, Tristan da Cunha est la seule habitée. C'est la plus grande, avec 98 kilomètres carrés, et sa population est de 245 habitants (133 femmes et 112 hommes au dernier recensement de 2016).
"À moins de quitter l'île, il devient vite évident que les personnes avec lesquelles vous allez à l'école seront les mêmes que celles avec lesquelles vous devrez partager votre quotidien pour le reste de votre vie", a expliqué à la BBC Alasdair Wyllie, qui a passé quelques années sur place en tant que conseiller agricole.
Mais la démographie de l'île est également vivante, et de nouveaux habitants naissent régulièrement. Pour éviter les complications et pour trouver une bonne clinique, les femmes se rendent souvent en Afrique du Sud avant d'accoucher.
À l'occasion de la pandémie de Covid-19, l'île a célébré la naissance du premier bébé depuis de nombreuses années sur son propre territoire. Par la force des choses, car le confinement lié à la pandémie avait coupé toute communication avec le monde extérieur.
Huit noms de famille sont répartis entre les 80 familles de l'île. Selon un décompte de la BBC, il s'agit de Glass, Green, Hagan, Laverello, Repetto, Rogers, Swain et Patterson. Il n'y a que deux "étrangers" (mariés à des insulaires), ainsi qu'un médecin et un enseignant sous contrat temporaire en provenance de Londres.
En 1961, une éruption volcanique a conduit les autorités à évacuer l'île et à envoyer ses habitants en Grande-Bretagne. Une fois le danger écarté, on leur a proposé de rester, mais tous ont décidé de retourner à Tristan da Cunha, chez eux. Sur cette photo, on voit les habitants de Tristan da Cunha qui embarquent après leur évacuation.
Édimbourg-des-Sept-Mers dispose d'un café, d'une salle pour les événements sociaux, d'un bureau de poste, d'un petit hôpital moderne, d'une école et d'un pub appelé The Albatross.
Les habitants d'Édimbourg-des-Sept-Mers sont principalement des pêcheurs et des éleveurs, tandis que de nombreuses femmes travaillent dans la conserverie de homards, selon une description du National Geographic.
Séjourner à Tristan da Cunha peut coûter environ 60 euros par personne et par nuit, en utilisant les maisons des habitants de l'île comme logement. Une destination différente, où l'on peut se déconnecter complètement...