Guy Marchand, l’acteur et crooner français terriblement attachant, mort à 86 ans
Guy Marchand est mort le vendredi 15 décembre, à l’âge de 86 ans, à Cavaillon, dans le sud de la France, laissant dans le cœur de tous les Français un grand vide. Dans un communiqué adressé à l’’AFP’, ses enfants Jules et Ludivine ont précisé qu’il s’était « éteint paisiblement ».
Acteur, chanteur, mais aussi parachutiste, écrivain et homme à femmes doté d’une répartie cinglante... le personnage était terriblement attachant ! Une brève rétrospective en images.
Né en 1937 d’un père garagiste et communiste qu’il comparait à Jean Gabin, et d’une mère dont il vantait la « beauté fantastique », comme l’indique ‘Le Monde’, Guy Marchand était un pur produit du Paris populaire de l’époque.
Amateur de bons mots déclarés dans un langage fleuri, il disait : « Audiard c’est mon maître. Pourquoi ? Parce que c’est la littérature et la rue. Je ne suis qu’un petit voyou du 19e, j’y tiens à ça, à ces origines. », comme le rappelle ‘Le Monde’.
Après une adolescence passée dans les cinémas du 19e arrondissement avec son ami Eddy Mitchell, il intègre la Légion étrangère et devient parachutiste au service militaire. C’est à ce titre qu’il officie en 1962 comme conseiller technique pour le film « Le Jour le plus long », sur le débarquement en Normandie.
Sa voix de crooner permet à Guy Marchand d’enregistrer un premier succès comme chanteur en 1965, avec le tube « La Passionata ».
Mais il se fait ensuite remarquer comme un acteur talentueux et prolifique, avec plus de 100 films au compteur. Marchand tourne pour des réalisateurs aussi variés que François Truffaut, Costa-Gavras, Bertrand Tavernier et Claude Zidi.
Souvent cantonné à des seconds rôles, l’acteur n’en crève pas moins l’écran, comme dans « Loulou » de Maurice Pialat (1979), l’adaptation hilarante de la bande dessinée « La Tête dans le sac » de Gérard Lauzier (1984), ou la comédie policière « Ripoux contre ripoux » (1990).
En 1982, sa carrière au cinéma est couronnée par un César du meilleur second rôle dans « Garde à vue » de Claude Miller, où il donne la réplique aux légendes Lino Ventura, Michel Serrault et Romy Schneider.
L’année 1982 est décidément riche pour Guy Marchand, puisque c’est aussi celle de la sortie de son tube le plus connu, « Destinée », bande-originale de la comédie « Les Sous-doués en vacances » et repris dans « Le Père Noël est une ordure ».
« C'était une blague, une c o n nerie pour l'été, et on en a vendu 250 000 exemplaires ! J'étais vexé », avait déclaré celui qui se considérait avant tout comme chanteur, cité par ‘France Info’.
Dans les années 1990, Guy Marchand s’est fait remarquer en interprétant Nestor Burma dans la série télévisée du même nom, adaptée des romans de Léo Malet. « Nestor Burma, c’est moi ! », avait lancé l’acteur sur ‘France 3’ en 2015.
Homme de scène reconnu, Guy Marchand était aussi doté d’une belle plume. Après la publication de son autobiographie, « Le Guignol des Buttes-Chaumont », il a écrit plusieurs romans à la fin de sa vie.
Grand séducteur, l’acteur et chanteur a été un homme à femmes. Il a d’abord été marié à l’actrice Béatrice Chatelier (avec lui sur la photo), avec laquelle il a eu ses enfants Jules et Ludivine.
« Avant j’étais beau, mais un peu démodé, hein, comme un représentant de commerce, ça avait de l’effet auprès des femmes, maintenant je ne fais plus d’effet mais je fais pitié, ça marche aussi », avait-il déclaré avec humour, cité par ‘Le Monde’.
Son dernier amour aura été pour la mannequin d’origine russe Adelina Khamaganova, de quarante ans sa cadette, qu’il avait épousée en 2007. Le couple vivait séparé depuis plusieurs années mais n’avait pas divorcé.
Flambeur, l’acteur avait révélé en 2019 être ruiné, à 80 ans passés. « Je suis dans le rouge avec ma retraite, les impôts à la source, la façon dont je dépense mon argent et ma passion pour les voitures américaines ! Ils sont vraiment sympas mes banquiers, je leur dis de me faire confiance, qu'on n'est jamais à l'abri d'un triomphe ! », confiait-il alors à ‘Voici’.
Guy Marchand laisse derrière lui le souvenir d’un talent touchant et inclassable, entre chansons légères, rôles plus graves, et surtout une légèreté rafraîchissante dans sa manière d’aborder la vie. Repose en paix, Guy !