Et si la clé de votre réussite était votre jour de naissance ?
On dit souvent que la réussite est liée au milieu social d'origine, qui aurait une grosse influence. Eh bien, oubliez vos préjugés ! Selon un phénomène connu sous le nom d'effet de l'âge relatif, ce serait plutôt votre date de naissance qui jouerait un rôle sur votre réussite plus tard dans la vie. Plusieurs études ont vérifié ses effets.
Le principe est le suivant : si vous êtes né entre janvier et mars, vous avez plus de chances de réussir que ceux qui sont nés entre octobre et décembre de la même année.
Le fait de disposer de près d'un an entre janvier et décembre donne aux enfants nés au cours des premiers mois de l'année plus de temps pour se développer que leurs camarades d'école ou de sport nés au cours des derniers mois.
Cela donne aux enseignants, aux entraîneurs et aux recruteurs l'impression que ces enfants sont plus talentueux. Cette croyance conduit alors les enfants à devenir meilleurs par le biais d'une prophétie auto-réalisatrice.
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Selon le sociologue canadien Malcolm Gladwell, cela déclenche également un effet boule de neige en matière de privilèges. Comme les adultes accordent plus d'attention et de possibilités aux enfants du premier mois, l'écart entre eux et les autres enfants se creuse.
Ainsi, explique Gladwell, ce qui commence comme un désavantage léger et imperceptible pour ceux qui naissent en fin d'année devient un obstacle important après des années d'opportunités réduites.
Pour comprendre le problème, il est préférable d'examiner des exemples spécifiques où les enfants sont placés parmi des pairs nés la même année qu'eux : l'éducation et le sport.
Gladwell cite une étude qui montre que les étudiants américains nés au cours des premiers mois de l'année ont tendance à obtenir de meilleurs résultats. Ce n'est pas surprenant : ils se sont davantage développés que leurs camarades plus jeunes.
Comme ils sont plus matures et qu'ils acquièrent rapidement des compétences, leurs enseignants pensent qu'ils sont plus doués que leurs camarades sur le plan scolaire et ont tendance à les proposer plus facilement pour des programmes académiques avancés.
Une étude citée dans un article du Guardian a également montré que l'âge relatif affecte la popularité. D'autres études ont montré que les jeunes enfants ont une moins bonne estime d'eux-mêmes.
Le journal a également cité des recherches montrant que les enfants les plus jeunes dans les classes ont moins de chances d'aller à l'université que leurs camarades plus âgés.
L'autre domaine dans lequel l'effet de l'âge relatif est perceptible est le sport. Les sports de compétition ont tendance à classer les enfants en fonction de leur âge, en utilisant leur année de naissance.
Cette catégorisation donne aux enfants nés au cours des premiers mois de l'année un avantage par rapport à ceux nés au cours des derniers mois. Le développement physique de l'enfant est rapide et les enfants plus âgés peuvent être plus grands et plus forts.
Les jeunes enfants ont donc moins de chances d'entrer dans des équipes ou de remporter des concours individuels contre des enfants nés la même année.
Cela donne également aux entraîneurs l'impression que les enfants plus âgés sont plus talentueux et méritent plus d'opportunités. Les encouragements conduisent alors l'enfant à y croire et à s'améliorer.
Les changements de système visant à éviter les aspects négatifs de l'effet de l'âge relatif sur les enfants plus jeunes sont complexes. Il ne suffit pas de modifier les mois de la fin de la scolarité.
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Par exemple, le hockey canadien utilise une année naturelle : tous ceux qui sont nés la même année se disputent une place dans l'équipe. En revanche, le football britannique utilise le système septembre-août. Dans les deux cas, ce sont les enfants les plus âgés qui l'emportent.
Ainsi, pour que l'effet de l'âge relatif ait moins d'influence sur l'avenir des enfants, il faut modifier plus profondément les systèmes de sélection des sportifs, des universitaires et de tous les environnements compétitifs.