Pourquoi les quartiers riches sont-ils situés à l’ouest des grandes villes ?
L’aviez-vous déjà remarqué ? Les quartiers aisés des grandes métropoles françaises et européennes se situent le plus souvent à l’ouest et les quartiers populaires à l’est.
L’exemple de Paris est frappant. Depuis le XIXe siècle, les 7e, 8e et 16e arrondissements, tous situés à l’ouest, sont les quartiers les plus cossus de la capitale française.
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Ce schéma se reproduit à l’échelle de l’agglomération parisienne : les communes les plus riches de banlieue, comme Neuilly-sur-Seine ou Marnes-la-Coquette, sont localisées à l’ouest du boulevard périphérique.
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Dans d’autres grandes villes françaises, l’ouest concentre les populations aisées : à Lyon, celles-ci vivent principalement sur la presqu’île, dans le vieux Lyon, ou dans les communes de la banlieue ouest, comme Écully ou Tassin-la-Demi-Lune.
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Un constat identique dans d’autres grandes capitales européennes : à Londres comme à Berlin, les quartiers bourgeois se situent traditionnellement à l’ouest de la ville.
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Mais d’où vient cette répartition qui semble immuable d’une ville à l’autre ? À l’origine, elle était déterminée par le sens du vent…
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En effet, les vents d’ouest sont souvent dominants : lorsque les villes comptaient de nombreuses industries, s’installer à l’ouest permettait à la bourgeoisie d’éviter de respirer la fumée recrachée par les usines.
Logiquement, les usines étaient construites à l’est des zones urbaines, où vivait également la population ouvrière qui ne pouvait pas, quant à elle, échapper à ces nuisances.
Cependant, d’autres modèles d’urbanisme que la répartition ouest/est ont pu permettre aux classes privilégiées de se préserver de la pollution. C’est par exemple le cas de la ville haute.
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Ainsi, à Barcelone, les quartiers riches se situent dans la « zona alta » (« zone haute » en français). Comme l’indique ‘Le Point’, il s’agissait de « se protéger des mauvaises odeurs en provenance des ordures, des produits chimiques et des feux de cheminées qui infectaient les ruelles en contrebas au début du XXe siècle. »
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Parfois présent en France, comme à Angoulême, le modèle de la ville haute était déjà celui de la Rome antique : Auguste, le premier empereur, fit construire son palais sur le mont Palatin, une colline sur laquelle s’installeront ensuite les nobles et les plus riches.
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Un troisième modèle existe, très répandu sur le continent américain : celui qui consiste à loger les classes populaires dans le centre-ville et les couches plus favorisées dans des zones résidentielles en périphérie.
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Cette répartition est également présente à Marseille, où les quartiers centraux comme la Canebière ou Noailles accueillent des populations relativement pauvres. Une fois de plus, la métropole du sud de la France ne fait rien comme Paris !
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Mais la répartition de la population n’est pas figée, la désirabilité des quartiers évoluant au fil du temps. À Marseille, justement, le Panier, jadis prisé pour sa position en hauteur, a vu sa réputation se dégrader avant de voir son blason redoré dans la période récente.
Cette évolution va dans le sens d’une recomposition visible dans de nombreuses villes européennes : une division inversée entre le centre et la périphérie.
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À Paris comme à Londres, à Berlin ou ailleurs, les quartiers historiques du centre sont devenus les plus chers, tandis que la périphérie reste proportionnellement plus abordable.
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Par ailleurs, la « gentrification », ou embourgeoisement, a gagné de nombreux anciens quartiers populaires, comme Belleville, à Paris, ou Friedrichshain, à Berlin, tandis que l’ouest perd en attrait auprès des populations jeunes et aisées. Une revanche de l’est ?
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