Un musicien qui gagne des millions pourrait être condamné à 60 ans de prison
Michael Smith, en principe, pourrait être considéré comme un nom commun et peu distinctif, étant donné qu'il est très répandu dans le monde. Toutefois, la perception change lorsqu'il s'agit de Michael Smith, le musicien dont le revenu annuel est (ou était) de 1,2 million de dollars. Cette reconnaissance n'est pas due à sa célébrité, mais à l'impact significatif qu'il a eu sur l'industrie musicale.
Producteur et artiste, l'Américain de 52 ans dispose d'un catalogue musical limité et méconnu. Cependant, il a réussi à gagner plus de 10 millions de dollars depuis 2017 avec sa musique, grâce aux services de streaming les plus populaires. Il y avait forcément un hic...
Selon Variety, Michael Smith a été le protagoniste de l'une des plus grandes fraudes de l'histoire de la musique, pour laquelle il risque jusqu'à 60 ans de prison.
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Début septembre 2024, le FBI a arrêté l'artiste et l'a accusé de fraude, de blanchiment d'argent, de fraude électronique et de complot en vue de commettre une fraude électronique. Qu'avait-il fait ? Utiliser l'IA d'une manière très intelligente mais criminelle.
Selon l'acte d'accusation établi par le tribunal fédéral de Manhattan, à New York, Michael Smith a créé des milliers de comptes robots sur les principales plateformes musicales et, par leur intermédiaire, a diffusé automatiquement des centaines de milliers de chansons qu'il avait créées grâce à l'intelligence artificielle, atteignant ainsi plus de 650 000 diffusions par jour.
Ce nombre d'écoutes a généré 1,2 million de dollars par an en droits d'auteur, prélevés sur le fonds que les plateformes réservent aux artistes. La question est de savoir comment il leur a fallu autant de temps pour s'en rendre compte.
Le procureur fédéral Damian Williams a confirmé que l'accusé avait pu contourner le système pendant plus de sept ans sans éveiller le moindre soupçon.
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Entre-temps, Christie M. Curtis, chef du bureau du FBI à New York, a précisé que Michael Smith avait commencé par diffuser frauduleusement sa musique en streaming, en la répétant des millions de fois, mais qu'il s'était rendu compte que les systèmes de sécurité de la plateforme pouvaient le détecter et qu'il avait changé de stratégie.
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À partir de 2018, selon l'acte d'accusation et selon USA Today, il a commencé à générer une énorme quantité de musique. D'ailleurs, la justice enquête également sur le PDG d'une entreprise de musique d'IA pour avoir collaboré avec l'accusé depuis cette année-là.
Parallèlement, Michael Smith a acheté un très grand nombre d'adresses électroniques pour créer de faux comptes et a utilisé un service VPN pour éviter que l'on sache qu'il opérait depuis son domicile. Et cela a fonctionné pendant six ans.
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C'est le Mechanical Licensing Collective (MLC), l'organisme qui distribue les bénéfices du streaming, qui a tiré la sonnette d'alarme, mettant en doute le niveau de production musicale de Michael Smith, si ce n'était avec l'aide de l'IA.
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Le cas de Michael Smith est celui qui a fait couler le plus d'encre jusqu'à présent, mais ce ne sera pas le dernier. Bien entendu, s'il écope des 60 ans de prison demandés par l'accusation, plus d'un y réfléchira à deux fois avant de suivre ses traces.
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