Une nouvelle étude révèle un lien étroit entre relations avant le mariage et probabilité de divorce
Les rapports intimes avant le mariage sont un très bon indicateur prédictif du divorce. Cependant, les chercheurs n'avaient jamais vraiment compris pourquoi une activité s e x u e l l e trop importante avant le mariage conduisait si souvent à des ruptures, du moins jusqu'à maintenant.
Les théories précédentes attribuaient cette corrélation aux rôles traditionnels et à des facteurs comme les croyances et les valeurs personnelles. Mais ces hypothèses n'avaient jamais été testées : un groupe de chercheurs a donc décidé de vérifier si ces éléments étaient réellement déterminants.
Plus précisément, les chercheurs ont voulu savoir si le nombre de partenaires s e x u e l s qu'une personne avait eus avant le mariage avait une incidence sur la probabilité de divorce, et si cela différait ou non selon le genre de la personne.
La question de l'impact du nombre de partenaires précédents sur les relations futures peut sembler difficile à résoudre, mais les chercheurs ont mis en place une méthode ingénieuse d'analyse des données et ils ont pu constituer trois ensembles d'informations pertinentes.
En utilisant trois séries de données de l'Étude Longitudinale Nationale de l'Adolescence à l'Âge Adulte, les scientifiques ont pu obtenir des informations sur différentes cohortes d'âge sur plusieurs décennies.
L'une des séries de données contenait un échantillon plus large sur les mariages, ainsi que de meilleures analyses de la vie passée des individus.
En revanche, la deuxième vague de données portait sur un échantillon plus restreint. Elle proposait néanmoins une analyse plus approfondie des partenaires d'une personne avant le mariage. En combinant ces deux séries avec la troisième, les chercheurs ont pu tirer des conclusions plus précises.
"Cela permet une meilleure approximation du nombre de partenaires prémaritaux nécessaire pour examiner l'association entre l'historique s e x u e l et le risque de divorce", ont écrit les chercheurs dans leur étude.
Les chercheurs ont découvert que la relation entre rapports intimes prémaritaux et divorce était "significative et robuste" lorsqu'on prenait en compte les facteurs de la vie précoce. Ils ont pu identifier un nombre précis de partenaires à partir duquel il existe des risques plus élevés de divorce futur.
"Par rapport aux personnes n'ayant eu aucun partenaire prénuptial autre que leur futur conjoint, celles qui ont eu neuf partenaires ou plus présentent le risque de divorce le plus élevé, suivies par celles ayant eu entre un et huit partenaires", indique l'étude.
"Ceux qui ont eu entre un et huit partenaires présentent également un risque plus élevé de divorce", ont noté les auteurs, "bien que ce coefficient soit plus faible que pour ceux ayant eu neuf partenaires ou plus." Les chances de divorce pour ceux qui ont eu huit partenaires prémaritaux étaient 64 % plus élevées que pour ceux n'ayant eu aucun partenaire précédemment.
Les personnes présentant le plus faible risque de divorce futur sont celles qui n'ont eu aucun partenaire prénuptial ni relation hors mariage. Il existe donc une relation très réelle entre le nombre de partenaires avant le mariage et la probabilité de divorce futur.
Ces résultats sont valables pour les deux genres. Aucune preuve n'a été trouvée du fait que les relations prémaritales des hommes et des femmes auraient des conséquences différentes sur leurs risques respectifs de divorce.
"C'est une découverte surprenante", ont signalé les auteurs de l'étude, ajoutant que les recherches précédentes montraient "de nombreuses voies théoriques plausibles" par lesquelles on pourrait s'attendre à ce que les chances de divorce diffèrent d'un genre à l'autre.
Publiée dans le Journal of Family Issues, l'étude contenait également d'autres découvertes, notamment le fait que les personnes qui se mariaient pour la première fois plus tard dans leur vie divorçaient dans environ 10 % des cas.
De manière intéressante, les chercheurs ont constaté qu'environ 21 % des mariages s'étaient conclus par un divorce parmi les trois ensembles de données analysés. Une grande majorité des personnes (84 %) a déclaré avoir eu des relations prémaritales ou hors mariage.