Faut-il aller voir « Napoléon », le biopic de Ridley Scott sur l’empereur français ?
« Napoléon », le biopic signé Ridley Scott sur le célèbre empereur français, est sorti en salles ce mercredi 22 novembre en France, au Royaume-Uni et aux États-Unis.
Et qui d’autre que Joaquin Phoenix pour interpréter le difficile rôle de Napoléon ? Plus de 20 ans après « Gladiator », l’acteur et le réalisateur de bientôt 86 ans se sont retrouvés pour une nouvelle fresque historique.
Le casting est complété par des actrices et acteurs de premier choix, comme Vanessa Kirby dans le rôle de Joséphine de Beauharnais, Tahar Rahim pour jouer Paul Barras, ou encore Ben Miles pour interpréter Armand de Caulaincourt.
Le film se concentre principalement sur l’ascension fulgurante de l’ambitieux Bonaparte, brillant officier qui gravit tous les échelons du pouvoir en seulement quelques années.
Ce biopic met aussi l’accent sur le premier mariage de Napoléon avec Joséphine de Beauharnais, permettant de découvrir cette figure mythique sous un jour plus intime.
Comme l’indique pour ‘Europe 1’ le spécialiste de Napoléon David Chanteranne, « Joséphine est essentielle pour comprendre l’ascension fulgurante de Napoléon » parce qu’elle lui permet « d’entrer dans les cercles du pouvoir » et qu’elle « connaît tous les codes à la fois de ce Directoire mais aussi de l'Ancien Régime » dont Napoléon va réaliser la synthèse.
Mais le long-métrage relate aussi les moments les plus forts de l’épopée napoléonienne, du siège de Toulon en 1793 à la défaite finale de Waterloo, en passant par la bataille d’Austerlitz.
‘Europe 1’ souligne par ailleurs que les reconstitutions de batailles sont impressionnantes, en particulier celle d’Austerlitz où l’on voit « les armées autrichienne et russe se noyer dans un lac gelé pilonné par l’artillerie française ».
Interrogé par ‘France Info’, Ridley Scott a évoqué un personnage fascinant, à la fois « leader, diplomate, guerrier, politicien, bureaucrate, et bien sûr inévitablement un dictateur » à l’origine de la mort de deux millions de soldats et de nombreux civils.
Le cinéaste a affirmé lors de la même interview radio vouloir faire « un film épique et historique (…) un peu "à l'ancienne" », égratignant au passage les grosses productions actuelles de super-héros qu’il juge « assez idiotes ».
Ridley Scott assume également de ne pas faire un film documentaire, mais bien une fiction qui donne toute sa place au personnage de Joséphine, le « talon d’Achille » de Napoléon, selon lui.
Cependant, le réalisateur a reçu de nombreuses critiques à cause des inexactitudes historiques du film, visibles dans le déroulement des batailles ou par la présence de Napoléon à des événements auxquels il n’a pas réellement assisté.
Mais il a également reçu des soutiens. Citée par ’20 Minutes’, la conservatrice en chef du patrimoine au Musée de l’Armée, Émilie Robbe, a rappelé qu’il s’agit de cinéma, et que Scott a logiquement « compilé certains événements pour que l’intrigue soit plus fluide ».
Son collègue Grégory Spourdos a par ailleurs contesté les critiques sur le caractère supposément antifrançais du film. « J’ai même été étonné qu’un cinéaste britannique mette à ce point Napoléon en valeur. Le duc de Wellington est, par exemple, dépeint de façon bien plus antipathique que lui. », a-t-il indiqué à ’20 Minutes’.
Agacé par les critiques sur l’exactitude historique de son film, Ridley Scott a rétorqué sur ‘BBC News’ que « les Français ne s’aiment pas eux-mêmes ».
« Qu’il s’achète une vie », a même lancé le réalisateur à propos de l’historien britannique Dan Snow, dont un journaliste du ‘New Yorker’ lui avait rapporté les commentaires négatifs.
Les critiques presse françaises sont très partagées sur le biopic, avec une moyenne de 2,9 étoiles sur 5 (sur un total de 11 avis), en date du 21 novembre 2023.
Le magazine ‘Elle’ a salué un « grand show à la flamboyante esthétique », tandis que ‘Public’ a évoqué les « impressionnantes scènes de guerre » qui « font oublier les inexactitudes historiques ».
Mais d’autres titres ont été plus sévères, comme ‘Télérama’ qui y a vu un « biopic lourdingue », ou ‘Le Figaro’ qui déplore « une vision réductrice de l’histoire ».
Le film fera l’objet d’une sortie mondiale sur ‘Apple TV’ à la fin de l’année 2023. La chaîne a participé à la production de ce blockbuster très attendu.
Ce « Napoléon » sous les traits de Joaquin Phoenix sera-t-il à la hauteur des attentes du public ? Les spectateurs curieux peuvent donner leur avis dès cette semaine !