Thaïlande : méfiez-vous des faux sanctuaires d'éléphants qui mettent en danger les animaux et les hommes
Un peu partout en Asie, en particulier en Thaïlande, on trouve des sanctuaires pour éléphants. Certains ont pour mission de sauver les animaux en détresse, de les soigner et de leur redonner la joie de vivre. Attention toutefois, car la plupart de ces lieux sont loin d'être paradisiaques...
Certains "sanctuaires", "orphelinats" ou "centres de secours" pour éléphants ne respectent pas le bien-être animal. Leur principal objectif ? Se faire de l'argent sur le dos de touristes, bien sûr !
D'après un article du National Geographic, il n'existe pas d'entité légale pour ces centres d'hébergement en Asie. Par conséquent, ce secteur échappe souvent aux régulations.
Beaucoup de ces faux sanctuaires laissent les touristes interagir avec les éléphants : ils peuvent les nourrir, les baigner et même monter sur leur dos. Cependant, ce type de comportement n'est pas sans risques et devrait être réduit au minimum, selon les experts en matière de bien-être animal.
Récemment, une touriste espagnole de 22 ans a été tuée par un éléphant dans un prétendu sanctuaire en Thaïlande alors qu'elle lui donnait un bain. L'animal, visiblement stressé, se serait brusquement levé, assénant un coup de trompe à la jeune femme. Celle-ci serait décédée des suites de ses blessures, a rapporté CNN.
Pourtant, il ne s'agit pas d'un cas isolé. Selon l'ONG World Animal Protection, une personne est tuée en moyenne pour chaque éléphant mâle détenu en captivité...
En outre, l'ONG affirme que la demande des touristes pour des expériences avec des éléphants en captivité alimente le braconnage des espèces sauvages et conduit à l'exploitation de ces animaux, a rapporté le site web Species Unite.
Loin d'être "protégés", de nombreux éléphants sont élevés en vue d'être vendus pour une vie en captivité où ils vivent dans des conditions souvent artificielles et précaires, selon World Animal Protection.
Le groupe de spécialistes de l'éléphant d'Asie estime qu'il ne reste que 3 000 à 4 000 éléphants sauvages dans les parcs nationaux et les zones protégées de Thaïlande, et environ 2 800 pachydermes en captivité, la majorité d'entre eux dans des sites touristiques.
En outre, un rapport de World Animal Protection, qui a évalué près de 4 000 éléphants dans plus de 350 sites en Asie, a révélé que 63 % d'entre eux vivaient dans "des conditions de vie inacceptables."
Lorsqu'ils ne se produisent pas ou n'interagissent pas avec les touristes, les éléphants captifs sont généralement tenus par de courtes chaînes dans des conditions bruyantes et sales, et n'ont accès qu'à un régime alimentaire médiocre et à des soins médicaux très limités, selon le rapport de l'ONG.
Le rapport indique également les méthodes barbares utilisées par de nombreux dresseurs (comme un bâton muni d'un crochet métallique acéré), pour "apprendre" aux éléphants à se comporter ou à interagir avec les touristes.
Mais existe-t-il un moyen d'observer ces animaux majestueux lors d'un séjour en Asie sans contribuer à leur exploitation ? Oui, il suffit juste de savoir distinguer les vrais sanctuaires des faux. Mais, alors, comment faire ?
Certains refuges proposent de les voir évoluer dans un milieu protégé. Selon la Phuket Elephant Nature Reserve (PENR), un sanctuaire accrédité et primé pour la sauvegarde des éléphants, un touriste doit impérativement éviter les endroits qui proposent des promenades, des bains, des spectacles ou toute autre activité qui exploite les animaux à des fins de divertissement.
Il est préférable d'opter pour des sanctuaires qui mettent l'accent sur le bien-être des éléphants. Pourquoi ne pas choisir un endroit où les pachydermes circulent à leur guise, et ce, dans un environnement qui imite leur habitat naturel ?
En outre, les établissements éthiques tendent à mettre l'accent sur l'éducation des visiteurs, en proposant des programmes d'information sur les éléphants, en expliquant leurs comportements naturels et les défis auxquels ils sont confrontés.