'The Brutalist' : une fresque monumentale avec Adrien Brody à voir en ce moment au cinéma
Sorti en décembre dernier aux États-Unis, « The Brutalist » de Brady Corbet, avec Adrien Brody dans le rôle principal, est dans les salles françaises depuis le 12 février.
Véritable fresque historique, le film retrace l’arrivée et le parcours aux États-Unis de László Tóth, un architecte juif hongrois rescapé du camp de concentration de Buchenwald, dans les années qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale.
L’action filmée en deux séquences, « L’énigme de l’arrivée » puis « La dureté de la beauté », montre comment le personnage passe, grâce à l’action d’un mécène, de la misère des petits boulots à la gloire en étant reconnu comme une figure du courant architectural brutaliste.
Monumental par son ambition, le film dure 3 heures et 40 minutes. Comme dans les réalisations d’antan, un entracte d’un quart d’heure est prévu entre ses deux parties.
Malgré l’apparence d’un biopic, le scénario et ses personnages sont entièrement fictifs. Adrien Brody est secondé par Felicity Jones dans le rôle de sa femme, Erzsébet Toth, et par Guy Pearce dans celui du riche industriel Harrison Lee Van Buren.
Slate indique que le film, loin de montrer une success story linéaire, révèle la face sombre du rêve américain à travers son « histoire de lutte psychologique, de rancœur, de corruption morale et de compromission artistique ».
Plus de vingt ans après son Oscar pour « Le Pianiste », qui avait également pour arrière-plan la persécution des Juifs par l’Allemagne nazie, Adrien Brody retrouve un rôle mémorable dans ce long-métrage.
« Ce n’est pas tous les jours qu’on se voit proposer un rôle aussi important et pertinent... Ça a été une vraie thérapie pour moi. À travers ce personnage, j’ai pu rendre hommage à la vie de mes grands-parents et au parcours de ma mère », a déclaré l’acteur, dans une interview pour Vanity Fair.
« C'est une vraie fresque sur la condition humaine. Ces films sont rares, et ces opportunités pour un acteur sont rares », a-t-il poursuivi.
« Je pense qu'une grande partie du film parle de la déconnexion entre le mythe de l'American Dream et la dure réalité de la vie. Les espoirs des immigrants qui ont fui l'oppression, et la souffrance qu'ils doivent traverser », estime Brody, cité par Slate.
« De grandes opportunités vont se présenter pour ce personnage, mais il va aussi devoir travailler dur et se confronter à des conditions de grande pauvreté. Je pense que le film représente cette complexité », ajoute l’acteur.
Le personnage se retrouve également « confronté au rejet de certains de ses proches, à l’ignorance des Américains déconnectés de l'horreur de la Shoah, et surtout à la brutalité et l'hypocrisie des riches personnages dont il s'attire les faveurs », analyse Slate.
« C'était très important pour moi de représenter un survivant qui n'est pas totalement altruiste », a déclaré le réalisateur, Brady Corbet, dans une interview pour le podcast Q with Tom Power.
« Souvent, dans ces histoires, les survivants sont des anges, et c'est quelque chose qui me dérange, de suggérer qu'on ne peut compatir avec quelqu'un que si cette personne est parfaite », a ajouté le réalisateur.
Peter Bradshaw, le critique de cinéma du Guardian, a fait l’éloge d’une « œuvre électrisante, magnifiquement filmée par le directeur de la photographie Lol Crawley et superbement conçue par Judy Becker ».
« Je suis sorti de ce film la tête légère et euphorique, étourdi par l'immensité monumentale du film », a ajouté Bradshaw à propos de l’œuvre qu’il décrit comme une « épopée étonnante et captivante ».
Le public semble, lui aussi, avoir été conquis par « The Brutalist ». Sur l’agrégateur de critiques Rotten Tomatoes, 94 % des 294 revues étaient positives au mercredi 19 février.
Au lundi 17 février, le film avait généré 14 millions de dollars de recettes sur le sol américain et 25 millions à l’international depuis sa sortie, indique la radio française Le Mouv.
Ces recettes sont élevées compte tenu du budget modeste de 10 millions de dollars du film et du fait qu’il est diffusé par un distributeur indépendant dans un nombre limité de cinémas aux États-Unis.
« The Brutalist » fait partie des films en vue de 2025. L’an dernier, il a remporté le Lion d’argent du meilleur réalisateur à la Mostra de Venise, et il a déjà gagné plusieurs distinctions aux Golden Globes et aux BAFTA cette année.
La réalisation n’a pas reçu moins de dix nominations aux Oscars, y compris dans les catégories du meilleur film, du meilleur réalisateur et du meilleur acteur pour Adrien Brody. Sera-t-elle couronnée lors de la grand-messe du cinéma américain le 2 mars ?
Au total, le long-métrage de Brady Corbet a déjà remporté 64 distinctions pour un total de 169 nominations. Acclamé par le milieu du cinéma, « The Brutalist » est tout sauf un film ordinaire !