Britney Spears : les messages secrets cachés dans ses chansons
Depuis que Britney Spears a retrouvé sa liberté, le 29 septembre 2021, ses admirateurs espèrent la voir remonter sur scène. Mais pour le moment, elle ne semble pas prête à faire de nouvelles chansons. En effet, elle porte trop de séquelles liées à ses années de tutelle.
Capture d'écran Instagram @Britneyspears
Après la mise en place, en 2008, de la tutelle par son père, en s’exprimant au tribunal le 23 juin 2021, elle a qualifié cette démarche "d'abusive" et comme "un moyen de contrôle oppressant". C’est la première fois qu’elle parlait officiellement et publiquement de son manque de liberté.
Depuis, la reine de la pop témoigne sur Instagram. Dans un long post, elle dénonce ses "proches", qui se mettent soudainement à la soutenir publiquement pour "sauver" leur image. "M'avez-vous tendu la main quand je me noyais ? NON", s'indigne-t-elle. Elle parle ici notamment de sa sœur, Jamie Lynn.
Elle annonce aussi que les seules vidéos qu’elle postera à présent seront des vidéos de danse dans son salon. Alors, en attendant un éventuel retour de l’icône, se plonger dans sa riche discographie peut être assez instructif et nous en apprendre beaucoup sur sa vie durant cette terrible expérience.
L'histoire de Britney Spears, c'est l'histoire de toutes ces femmes dont on n'écoute ni les souhaits ni les souffrances. Et en se penchant un peu plus sur les textes de ses chansons, on se rend facilement compte que certains thèmes sont récurrents : besoin vital de se libérer, la cage dorée dans laquelle elle semble enfermée, l'impact négatif des médias, les difficultés de la célébrité, l'emprise de son entourage ou son manque d'indépendance. Petite sélection.
"C'est l'heure du maquillage, sourire parfait, c’est toi qu’ils attendent tous", chante Britney Spears dans “Lucky”. La chanson raconte la vie d'une star aimée de tous. Mais les apparences sont parfois trompeuses. Si Lucky a tout pour être heureuse, elle "pleure, pleure, pleure dans son cœur solitaire en pensant, si rien ne manque rien à ma vie, alors pourquoi ces larmes coulent-elles la nuit ?". Britney confie ici les angoisses liées à la célébrité et la solitude des artistes.
(Capture d'écran Youtube du clip @Britney Spears)
"Vous me regardez, comme si j'étais une petite fille, Eh bien, avez-vous déjà pensé que ça irait pour moi d'entrer dans ce monde", clame Britney. 2001 est l’année qui marque son passage dans une ère plus provocante. Adieu la petite fille parfaite. Mais la chanson semble largement résonner avec son actualité. Dans le refrain, elle ajoute "Je suis une esclave, pour toi, je ne peux pas le supporter, je ne peux pas le contrôler, (...) Je ne le nierai pas, je n'essaye pas de le cacher". On ne peut s’empêcher ici de penser à son père qui la fait travailler et se produire sans relâche, tout en s’appropriant ses revenus. C’est ce que l’on appelle de l’exploitation, en somme.
(Capture d'écran Youtube du clip @Britney Spears)
"Dis bonjour à la fille que je suis, tu vas devoir voir à travers mon point de vue". Pas moins de 20 ans avant qu’elle ne demande à la justice de pouvoir s’émanciper, Britney Spears chantait déjà à quel point elle manquait de contrôle sur sa propre vie. Elle se plaint ici d’être "surprotégée". "Je n'ai pas besoin que personne ne me dise ce que je veux, ce que je vais, j'ai besoin, de faire à propos de mon destin (...) J'en ai tellement assez que les gens me disent d'être quelqu'un d'autre que moi". Si seulement on l’avait écoutée…
(Capture d'écran Youtube du clip @Britney Spears)
"Il n'y a pas besoin de me protéger (...) J'ai vu tellement plus de choses que tu ne peux imaginer, alors ne me dis pas de fermer les yeux". Britney Spears explique ici qu’elle est prise entre deux âges : elle n’est plus une fillette, mais pas encore une femme. À l’âge où les jeunes femmes s’émancipent et souhaitent faire leurs propres choix, elle chante ici qu’on ne la laisse pas faire ses erreurs, afin qu’elle puisse grandir.
(Capture d'écran Youtube du clip @Britney Spears)
"Je suis mieux sans toi, plus fort que jamais maintenant, je te le dis, ne viens pas frapper à ma porte". Britney Spears demande ici à un homme de ne plus revenir vers elle. Elle déclame être plus heureuse sans lui. Les paroles font encore une fois écho à sa situation actuelle, où son père ne cesse de se mêler de sa vie et de son foyer. En soutien à la chanteuse, Selena Gomez a d’ailleurs posté une reprise de la chanson sur Instagram.
"Stronger" est devenue un des hymnes féministes de ces dernières années. Mais la chanson est aussi reprise par les fans de la chanteuse, qui manifestent devant les tribunaux pour la fin de sa mise sous tutelle. Britney Spears y raconte qu’elle est plus forte que jamais après s’être séparée d’un homme, qui ne la laissait pas être pleinement elle-même. "J'en ai eu assez, je ne suis pas ta propriété à partir d'aujourd'hui, tu pensais que je n'y arriverais pas toute seule, mais tu as tort", chante-t-elle.
(Capture d'écran Youtube du clip @Britney Spears)
C’est sans doute la chanson la plus mélancolique de Britney. "Ma faiblesse a causé ta souffrance et cette chanson pour m’excuser". À l’origine, la chanson a été écrite comme une lettre d'excuses pour son ex petit ami de l'époque, Justin Timberlake. Pour se venger de Britney qui l’aurait trompé, il a écrit "Cry me a river", succès planétaire. Mais il n’a pas hésité à l’accabler devant les médias, ce qui a contribué ainsi à son propre succès. Il a même affirmé publiquement avoir eu des rapports charnels avec elle, ce qui lui a valu de nombreuses invitations télévisées. Ces derniers mois, il est cité comme l’un des détracteurs ayant profité du succès de Britney pour ses propres intérêts.
(Capture d'écran Youtube du clip @Britney Spears)
"Et chaque fois que j'essaie de voler, je tombe, sans mes ailes, je me sens si petite". Britney Spears a été critiquée de toutes parts pour cette rupture. Dans le clip, on la voit traquée par les photographes. Elle finit par se donner la mort en prenant des médicaments, avant de se noyer dans une baignoire. Si ça ce n’est pas un appel à l’aide…
"Tu ne vois pas que j'appelle ? Un gars comme toi devrait porter un avertissement. C'est dangereux, je tombe". Les fans qui soutiennent le mouvement #FreeBritney entonnent là encore cette chanson comme hymne. Évidemment, on pourrait a posteriori y voir une allusion à son père et son entourage qui l’exploite. D’autant que selon ses dernières révélations, elle a été forcée durant des années à prendre des médicaments psychotropes, qui l’auraient rendue plus docile et incapable de réagir. "Intoxique-moi maintenant, avec ton amour", chante-t-elle.
(Capture d'écran Youtube du clip @Britney Spears)
L’ex "petite fiancée de l’Amérique" est à cette époque sous le feu des critiques. Devenue une femme provocante, elle fait la fête et ne s’en cache pas. C’est aussi l’époque où elle épouse Jason Alexander, rencontré six mois plus tôt. Ce qui ne plaît pas du tout à l’Amérique puritaine. "Ils disent que je suis folle, je m'en moque vraiment, C'est ma prérogative". Là encore, elle chante son manque de liberté. "Je n’ai pas besoin de permission, je prends mes propres décisions." Elle parle également de la pression médiatique : "Tout le monde parle de moi, pourquoi ne me laissent-ils pas vivre ?". Mais aussi de son entourage toxique : "Ces relations étranges me dépriment réellement".
(Capture d'écran Youtube du clip @Britney Spears)
Cette chanson est une prise de position anti-paparazzis : "Je suis Miss rêve Américain, depuis que j'ai dix-sept ans, (...) En travaillant et en étant maman et avec un enfant dans mes bras, je suis toujours une exception". Car les paparazzis ont, eux aussi, largement contribué à sa chute. Mais 2007, l'année de la sortie du titre, correspond aussi à l’année de son fameux "pétage de plomb", un an avant sa mise sous tutelle.
(Capture d'écran Youtube du clip @Britney Spears)
Ici, elle évoque ceux qui souhaitent profiter d’elle en prenant "un morceau d'elle", ou une part du gâteau. C’est elle qui travaille, mais ce sont ses proches, dont son père, qui profitent de sa fortune, estimée à 59 millions de dollars par Business Insider. De plus, depuis sa mise sous tutelle, c’est elle qui paye non seulement ses propres frais d'avocat, mais aussi ceux, assez considérables, des tuteurs qui contestent ses demandes devant le tribunal.
La chanson est sortie quelques mois après sa mise sous tutelle. À la première écoute, on a l’impression qu’elle parle d’une femme qui aime faire la fête sous les feux des projecteurs. Mais l’idée du cirque fait aussi largement référence à sa solitude, seule au centre de la scène, avec tous ses détracteurs prêts à la juger.
(Capture d'écran Youtube du clip @Britney Spears)
Elle chante : "Le projecteur sur moi et je m'apprête à danser", mais "break" peut aussi être traduit par "m'effondrer". On sait aujourd’hui qu’elle n’avait le droit à aucun répit et qu’elle travaillait sous la contrainte de son père, comme un animal de cirque…
"Ne t'arrête pas maintenant, sois juste une championne, Travaille dur, comme si c'était ton métier, tu ferais mieux de travailler". Les paroles parlent d’elles-mêmes. À l’instar de Mariah Carey persécutée par son mari et producteur Tommy Mottola, Cher contrôlée par Sonny, Tina Turner battue par Ike –, Britney est sous l’emprise d’un homme, qui la fait travailler de force et sans pouvoir donner son avis.
(Capture d'écran Youtube du clip @Britney Spears)