De l'ancienne URSS à la Tchécoslovaquie : ces États qui se sont séparés ou ont été réunifiés
L’Allemagne va fêter les 33 ans de sa réunification la semaine dernière. Après plusieurs décennies de séparation entre la République fédérale alliée à l’Occident et la République démocratique sous contrôle soviétique, un processus de réunification avait été mené en moins d’un an après la chute du mur de Berlin en 1989. La division de l’Allemagne appartient désormais au passé.
La réunification de l’Allemagne s’est produite dans un contexte plus général de modification de la carte de l’Europe à la fin de la Guerre froide. Mais elle est un cas à part, car les autres États concernés ont été divisés et non réunifiés. Quelle que soit la situation, il nous paraît toujours difficile d'imaginer comment un pays peut être intégré à un autre, ou soudain séparé du reste du territoire. Poursuivez votre lecture pour redécouvrir les territoires qui ont connu au siècle dernier une histoire parfois mouvementée !
La fin de la Guerre froide et du régime communiste a mis un terme à l’existence de l’URSS en 1991. Les États européens satellites de la Russie ont alors accédé à l’indépendance. Il s’agit des pays baltes (Lituanie, Lettonie, Estonie), de la Biélorussie, de l’Ukraine et de la Moldavie.
Mais l’éclatement de l’ancien empire soviétique a aussi donné lieu à une vague de création de nouveaux États sur le continent asiatique. Les pays du Caucase sont devenus indépendants (Géorgie, Arménie et Azerbaïdjan), tout comme ceux d’Asie centrale : Kazakhstan, Ouzbékistan, Turkménistan, Tadjikistan et Kirghizstan.
La disparition du bloc de l’Est a aussi eu des répercussions dans les Balkans, au sud-est de l’Europe, avec l’éclatement de la Yougoslavie. Ce processus s’est fait à travers une guerre particulièrement sanglante entre la Croatie, la Bosnie et la Serbie entre 1992 et 1995 – conclue par la défaite des Serbes qui refusaient la séparation. La Slovénie avait de son côté pris son envol sans effusion de sang.
Mais les répercussions de l’éclatement de la Yougoslavie se sont prolongées après 1995. Après la guerre du Kosovo qui a fait rage en 1999, le Monténégro s’est séparé de la Serbie en 2006. Mais la question du Kosovo n’est toujours pas réglée : cette nation a déclaré unilatéralement son indépendance de la Serbie en 2008, mais la majorité des États du monde et des organisations internationales ne le reconnaissent pas.
Plus au nord, la fin de la Guerre froide a entraîné la partition d’un autre État : la Tchécoslovaquie, qui existait depuis 1918. Depuis le 1er janvier 1993, la République tchèque et la Slovaquie sont deux États indépendants, qui ont d’ailleurs tous les deux adhéré à l’Union européenne en 2004.
Mais d’autres modifications des frontières du monde ont eu lieu avant la fin de la Guerre froide. À l’origine unie, la Corée a été divisée après la Seconde guerre mondiale en deux zones par les États-Unis et l’URSS, qui deviennent chacune un État indépendant en 1948. La séparation est consommée avec la Guerre de Corée entre 1950 et 1953 entre le nord communiste et le sud pro-occidental. Verra-t-on un jour les deux Corées se réunifier ?
Après son indépendance de la France en 1954, le Vietnam est lui aussi divisé entre le nord communiste et le sud plutôt favorable aux Alliés. Pour freiner l’expansion du communisme en Asie, les États-Unis se lancent dans une longue guerre dans les années 1960 et se retirent en 1973. Deux ans plus tard, le nord reprend le contrôle du sud et le Vietnam achève sa réunification en 1976.
Vous l’ignoriez peut-être, mais le Yémen a longtemps été séparé en deux États. Le pays dans sa forme actuelle est issu de la fusion entre le Yémen du sud et le Yémen du nord en 1990.
Annexée à l’Éthiopie après la Seconde guerre mondiale, l’Érythrée s’était lancée dans une guerre d’indépendance qui s’est soldée par une victoire en 1991. Et le nouvel État a été reconnu par l’ONU en 1993.
Cet archipel du Pacifique est composé de seize États fédérés et de plusieurs centaines d’îles. Il est devenu indépendant des États-Unis en 1994. Avec son territoire à la riche biodiversité, le pays est pionnier dans la défense de l’environnement.
Colonie portugaise devenue indépendante à la fin du régime de Salazar, le Timor oriental a été envahi et annexé par l’Indonésie en 1976. Cet état de fait n’a jamais été reconnu par l’ONU et des massacres ont eu lieu après un référendum d’autodétermination en 1999. Le pays a finalement accédé pleinement à l’indépendance en 2002.
Dernier en date, le Soudan du sud s’est séparé du nord en 2011. Mais entre les conflits avec le Soudan sur le tracé exact de la frontière, la guerre civile et la faiblesse du développement, beaucoup reste encore à faire pour ce jeune État.
Plusieurs questions territoriales restent en suspens aujourd’hui. Rétrocédé par la Grande-Bretagne à la Chine en 1997, Hong-Kong jouit en principe d’un statut d’autonomie par rapport à Pékin. Mais la puissance chinoise ne cache plus son appétit pour la riche cité-État et remet de plus en plus ouvertement en cause l’autonomie du pays.
Autre question stratégique liée aux ambitions chinoises : celle de Taïwan. Séparé de la Chine après le repli sur cette île des nationalistes battus par Mao en 1949, le pays n’a jamais été reconnu par le régime de Pékin qui proclame désormais qu’il n’y a qu’une seule Chine. Les observateurs sont de plus en plus nombreux à redouter une invasion.
Enfin, la question des territoires annexés par la Russie en Ukraine est d’une actualité brûlante. Après l’annexion de la Crimée en 2014, le régime de Vladimir Poutine a récemment déclaré que certains territoires situés à l’est de l’Ukraine appartenaient à la Russie, ce qui laisse craindre une riposte nucléaire en cas de reconquête par l’armée ukrainienne. Une affaire à suivre de près !