Jean-Pierre Darroussin, un visage familier du cinéma français

Un visage bien connu
Une famille communiste
Sa jeunesse militante
Au conservatoire
Une première remarquée
Les premiers films
Des rôles de pitres ?
L’égérie de Robert Guédiguian
Des personnages populaires
Une consécration tardive
Avec Cédric Klapisch
Des choix originaux
Le Cœur des hommes
Un long dimanche de fiançailles
Darroussin réalisateur
En couple avec Anna Novion
Des classiques marseillais
Le Bureau des légendes
Le personnage de Henri Duflot
Son regard sur le cinéma français
Scandale aux Césars
Toujours présent au théâtre
Un visage bien connu

Tout le monde a déjà vu Jean-Pierre Darroussin dans un film ou une série télévisée. Mais saviez-vous que l’acteur a déjà 69 ans, qu’il a fêtés le dimanche 4 décembre ? Découvrez notre rétrospective en images sur un visage familier du cinéma français.

Une famille communiste

Issue d’une famille modeste de la banlieue de Paris, Jean-Pierre Darroussin a été élevé par des parents communistes. Une expérience qui a marqué sa vie et sa carrière au cinéma, et qui explique l’engagement à gauche de longue date de l’acteur, qui a soutenu Ségolène Royal aux élections présidentielles de 2007, puis Jean-Luc Mélenchon en 2017.

Sa jeunesse militante

Le futur comédien a d’ailleurs consacré sa jeunesse au militantisme et non à la scène. Lors des événements de mai 1968, il est proche du mouvement de la Gauche prolétarienne et vit de petites combines dans l’atmosphère subversive de l’époque.

Au conservatoire

Mais le jeune militant se découvre une passion pour le théâtre durant ses études. Il se forme au Cours Florent avant d’intégrer le Conservatoire national de Paris, où il apprend le métier aux côtés d’une autre future vedette du cinéma français, Catherine Frot.

Une première remarquée

Sa première apparition à la télévision en 1975 a été remarquée. L’acteur en herbe s’illustre sur le plateau d’Antenne 2 en récitant de tête un texte qui constitue une véritable prouesse de diction par la répétition constante du son « ch ». Le public était hilare !

Les premiers films

Jean-Pierre Darroussin décroche son premier rôle au cinéma en 1979, dans « Coup de tête » de Jean-Jacques Annaud. Mais c’est son apparition dans « Psy » l’année suivante qui lui permet d’être mieux connu du grand public.

Des rôles de pitres ?

Dans les années 1980, un producteur propose au jeune comédien de tenir l’affiche dans un cycle de films comiques. Mais Darroussin a refusé car il ne souhaitait pas être cantonné à des rôles de pitres. Un choix courageux pour un acteur encore loin d’être une star, mais qui s’est avéré payant compte tenu de la variété des rôles qu’il a décrochés par la suite.

L’égérie de Robert Guédiguian

Darroussin a tourné dans de très nombreux films du cinéaste marseillais Robert Guédiguian. De « Ki lo sa ? » (1985) à « Gloria Mundi » (2019), l’acteur et le réalisateur ont eu une collaboration particulièrement longue et fructueuse, avec pas moins de 17 films étalés sur plusieurs décennies.

Des personnages populaires

C’est justement Guédiguian qui a remarqué la capacité de son acteur fétiche à interpréter des personnages issus d’un milieu ouvrier. Comme le disait le réalisateur dans le cadre d’un portrait de l’acteur dans ‘Libération’, « Dada a une énorme facilité à porter des personnages populaires. Il a la sensibilité, le geste ».

Une consécration tardive

En 1997, ce fils d’ouvrier obtient une consécration tardive en apparaissant dans « Marius et Jeannette » de Guédiguian, un grand succès critique. La même année, il décroche le César du meilleur acteur dans un second rôle pour sa prestation dans « Un air de famille » de Cédric Klapisch.

Avec Cédric Klapisch

Klapisch est d’ailleurs un autre des réalisateurs pour lesquels Darroussin a souvent joué. Les amateurs se souviennent de son rôle dans « Riens du tout » (1992), l’histoire d’un grand magasin parisien au bord de la faillite repris en main par un jeune patron dynamique interprété par Fabrice Luchini.

Des choix originaux

Tout au long de sa carrière, Jean-Pierre Darroussin a privilégié des projets qui évoquent la réalité sociale tout en lui permettant de développer son jeu dramatique. Il a joué en 1998 le rôle-titre dans « Le Poulpe », une adaptation originale et décalée de la célèbre série de romans sur un détective indépendant et anarchiste.

Le Cœur des hommes

Dans un registre plus grand public, un autre rôle resté célèbre de Darroussin est dans « Le Cœur des hommes » (2003) de Marc Esposito, l’histoire d’une bande de copains d’âge mûr, où il a partagé l’affiche avec Marc Lavoine, Bernard Campan et Gérard Darmon. Il a aussi joué dans les deux volets suivants sortis en 2007 et en 2013.

Un long dimanche de fiançailles

Parmi ses rôles très variés, l’acteur a également fait partie du casting XXL d’« Un long dimanche de fiançailles », avec en tête d’affiche Audrey Tautou et le regretté Gaspard Ulliel.

Darroussin réalisateur

Prolifique devant la caméra, Jean-Pierre Darroussin s’est aussi essayé à la réalisation. Après un premier court-métrage dans les années 1990, il a réalisé « Le Pressentiment » (2006), l’histoire d’un avocat parisien dont il joue lui-même le rôle, qui décide de rompre avec le milieu bourgeois qui est le sien.

En couple avec Anna Novion

Après un premier mariage dont il a eu deux filles, Darroussin s’est mis en couple avec la réalisatrice franco-suédoise Anna Novion en 2009, avec laquelle il a eu un fils à l’âge de 60 ans. Il est d’ailleurs apparu dans plusieurs films de son épouse, dont « Le Théorème de Marguerite » qui sortira en 2023.

Des classiques marseillais

L’effet de son compagnonnage cinématographique avec Guédiguian ? Jean-Pierre Darroussin est apparu dans le cycle d’adaptations et de remakes d’histoires de Marcel Pagnol réalisé par Daniel Auteuil. Après « La Fille du puisatier » (2011), il a repris le rôle de Panisse dans « Marius » puis « Fanny » en 2013.

Le Bureau des légendes

Darroussin n’est pas très porté sur les séries, un genre qu’il juge particulièrement chronophage. Il a pourtant brillamment interprété le rôle de Henri Duflot, l’un des patrons des services secrets français, dans les trois premières saisons du « Bureau des légendes » de 2015 à 2017.

Le personnage de Henri Duflot

Dans un portrait réalisé par ‘L’Obs’ en 2017, l’acteur a livré son analyse personnelle du personnage complexe de Henri Duflot : « Torturé par ses contradictions, Duflot allie une notion militaire de la responsabilité et du patriotisme à une forme de paternalisme tranquille et magnanime. Il assure la bonne marche du service mais peut aussi passer à l'action, casser des jambes et laisser des morts derrière lui. »

Son regard sur le cinéma français

Dans le même entretien, l’acteur qui se tient à distance du show-biz a aussi dévoilé son regard sur le cinéma français actuel : « Je sens que le métier a la trouille, qu'il ne sait pas quoi raconter, qu'il réclame de la comédie à tout prix, rien de trop sombre en tout cas. Je viens de tourner une fiction pour la télé, il y avait un tel budget, on se serait cru dans un film américain. On s'est retrouvés avec un matériel de dingue, deux caméras : “Fast and Furious” pour un téléfilm plan-plan ! »

Scandale aux Césars

Jean-Pierre Darroussin n’est donc pas du genre à cacher ce qu’il pense. Le public s’en est aperçu lors de la cérémonie des Césars en 2020, lorsqu’il a marmonné sans enthousiasme le nom de Roman Polanski et de son film récompensé, en pleine controverse sur le passé du cinéaste américain.

Toujours présent au théâtre

Grand acteur de cinéma, Jean-Pierre Darroussin n’a jamais cessé de jouer au théâtre. En 2018, il a remporté un Molière pour la reprise de la pièce « Art » de Yasmina Reza. Alors qu’il aura 70 ans l’année prochaine, l’acteur continue d’enthousiasmer le public français par son talent et son originalité !

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