Kad Merad, un talent aux multiples facettes
Kad Merad a soufflé ses 58 bougies ce dimanche 27 mars. De « Kad et Olivier » à « Baron noir », l’acteur a révélé tout au long de sa carrière les multiples facettes de son talent. Redécouvrez avec nous le parcours d’un comédien que tout ne destinait pas à l’humour et au cinéma.
Né en 1964 en Algérie, Kad Merad est le fils d’un ouvrier venu en France pour travailler dans la région de Saint-Étienne et d’une mère française au foyer. Kad interrompt sa scolarité avant le bac et suit une formation de vendeur.
Mais sa vocation artistique est déjà là, d’abord musicale puisque le jeune Kad Merad est batteur et chanteur dans des groupes de rock. Mais c’est la pratique du théâtre qui va révéler ses talents d’acteur au début des années 1990.
Le jeune acteur se produit à partir de 1991 sur la radio rock « Oui FM », où il rencontre Olivier Baroux, avec lequel il forme le duo « Kad et Olivier ». De 1992 à 1997, ils animent leur propre émission, le « Rock’n Roll Circus », composée de sketchs comme le célèbre « Qui a tué Pamela Rose ? »
Le duo passe ensuite sur le petit écran, avec l’émission « Les 30 Dernières Minutes » qui met en scène les coulisses d’une émission de télévision fictive, avec un invité présent à chaque épisode. Kad Merad interprète le présentateur Darius Perrini.
En mars 1999, Kad et Olivier présentent « La Grosse Émission » sur la chaîne Comédie+. Le principe de cette émission était d’avoir un présentateur « jetable » qui ne restait qu’un mois ou deux à l’antenne. Cette année-là, Dominique Faruggia, Daniel Prévost ou Christophe Dechavanne, par exemple, se sont succédés à la présentation.
Le duo d’humoristes est à l’origine de nombreux jeux et sketchs créés dans cette émission, comme le Kamoulox (une contraction de leurs deux noms) : une sorte d’affrontement verbal dont les participants doivent dire n’importe quoi, avec des règles incompréhensibles, et qui se termine lorsque l’un d’entre eux crie « Kamoulox ! » - une expression passée dans le langage courant.
Dans les années 2000, Kad Merad obtient de premiers rôles au cinéma. Il apparaît dans « La Stratégie de l’Échec » de Dominique Farrugia (2001) et dans « La Beuze » (2003), la comédie à succès avec Mickaël Youn en tête d’affiche.
Kad et Olivier se retrouvent pour le film « Mais qui a tué Pamela Rose ? », une parodie de film policier américain inspirée de leur ancien sketch. Les deux complices ont écrit le scénario ensemble et partagent l’affiche avec Gérard Darmon.
Kad Merad obtient un second rôle, celui du surveillant complice, dans « Les Choristes » de Christophe Barratier (2004) qui rencontre un immense succès en salles. Cette histoire d’une chorale clandestine, dirigée par Gérard Jugnot dans un pensionnat sous l’occupation allemande, émeut la France entière et révèle Kad Merad comme acteur aux yeux du public.
L’acteur fait forte impression en 2006 dans « Je vais bien, ne t’en fais pas » de Philippe Lioret, l’histoire d’un père de famille dont le fils a disparu et qui organise un mensonge pour sauver sa fille du désespoir. Il est récompensé d’un César du meilleur acteur dans un second rôle l’année suivante.
Kad Merad a décidément un don pour détecter les films à succès ! En 2008, il joue dans « Bienvenue chez les Ch’tis » le rôle d’un employé de La Poste muté dans le Nord de la France. À la surprise générale, cette comédie provoque un engouement monstre et réalisé plus de vingt millions d’entrées, le record au box-office national pour un film français.
Kad Merad a parrainé le Téléthon en 2007 et il a soutenu Ségolène Royal à l’élection présidentielle la même année. Mais en 2008, il a lu des extraits de la Déclaration universelle des droits de l’homme lors de la fête nationale, sur invitation du président Nicolas Sarkozy.
Les années suivantes, l’acteur enchaîne des rôles importants dans des comédies populaires, comme l’adaptation du « Petit Nicolas » (2009), « Safari » d’Olivier Baroux la même année ou encore « La Nouvelle Guerre des boutons » en 2011.
Mais Kad Merad va aussi avoir une série de déceptions artistiques et commerciales, comme la suite de l’histoire de Pamela Rose en 2013 et « On a marché sur Bangkok » de son ancien acolyte Olivier Baroux en 2015. La comédie « Marseille » qu’il réalise fait également un flop.
Le succès revient de manière inattendue dans un registre dramatique avec « Baron noir », la série politique française qui a fait sensation. Tout au long des trois saisons sorties entre 2016 et 2020, Kad Merad incarne le rôle-titre, celui d’un politicien manipulateur, sans scrupules et prêt à tout pour parvenir à ses fins. Un triomphe !
En 2019, Kad Merad a été choisi pour être le maître de la cérémonie des Césars. La soirée a cependant réalisé une très faible audience et sa prestation a été largement critiquée.
Kad Merad n’est pas réapparu au cinéma depuis le début de la pandémie. Mais on a pu le voir dans deux mini-séries réalisées pour la télévision, dont « Oussekine », qui porte sur le jeune manifestant abattu par la police en 1986 à Paris. Avec une palette de comédien qui va de l’humour au drame, nul doute que Kad va continuer à nous éblouir ces prochaines années !