Les banques et les milliardaires russes frappés par des sanctions : qui sont-ils et combien ont-ils perdu ?
Le conflit russo-ukrainien, qui a débuté aux premières lueurs de l'aube le 24 février, a déclenché, entre autres, une série de réactions de la part de nombreux pays du monde, visant à affaiblir les intérêts économiques de la Russie à l'intérieur et à l'extérieur du pays et à isoler les systèmes économique et financier.
Les sanctions économiques imposées comprennent, entre autres, le gel des avoirs détenus à l'étranger par l'élite russe et le blocage des exportations, avec notamment l'exclusion, décidée le 1er mars au soir, de certaines banques de SWIFT, le système de paiement international.
L'exclusion des banques du circuit SWIFT a été proposée par l'UE et discutée à la table du Coreper, le comité des représentants permanents qui réunit les ambassadeurs des 27 États membres de l'UE, et, après une longue négociation, le 1er mars. Sept banques russes sont concernées.
C'est l'une des plus grandes banques de Russie, dont le principal actionnaire est le gouvernement russe, qui détient 60,9% du capital social de la banque. Son président est Andrej Kostin (sur la photo à gauche, avec Poutine).
La banque Rossiya s'était déjà fait connaître dans l'actualité lors de l'enquête sur les Pandora Papers, lorsqu'un un réseau dense de sociétés fantômes avait été découvert qui maintenait la richesse offshore de puissantes personnalités politiques russes liées à Poutine. Son PDG est Dmitri Lebedev.
L'une des plus grandes banques commerciales russes, détenue à 99% par la Banque centrale russe. Une curiosité : cette banque avait été repérée par l'italien Unicredit, intéressé par une reprise de l'entité. Le projet a ensuite été abandonné fin janvier précisément en raison des tensions déjà existantes entre la Russie et l'Ukraine.
Les clients de la banque comprennent des entreprises de haute technologie des secteurs de la construction de machines, de l'ingénierie aéronautique, du pétrole et du gaz. Son principal actionnaire est Rostec, une holding publique basée à Moscou. La présidente de Novikombank est Elena Aleksandrovna Georgieva (photo).
Banque privée fondée en 1995 par les frères Ananyev, les deux oligarques Dmitry (photo) et Alexei. Le directeur et PDG est Petr Fradkov.
Une autre banque privée, à la 9ème place parmi les banques russes. Elle est détenue à 86,5 % par JSC Sovco Capital Partners. Les membres du conseil comprennent Sergey Khotimskiy (photo) et Dmitry Gusev.
C'est l'un des instituts d'investissement et de développement les plus importants de Russie, présidé par Igor Shuvalov, ancien vice-premier ministre (photo).
Les sanctions approuvées ont touché le cœur de l'économie russe et leurs conséquences ne se sont pas fait attendre. Avec les paiements électroniques avec Visa, Mastercard et ApplePay en panne, le rouble s'effondrant face au dollar, la hausse de 20% des taux d'intérêt sur les prêts et l'impossibilité d'accéder aux marchés internationaux, la Russie assiste à ce que le journal économique italien Il Sole24ore définit comme un véritable « tsunami financier ».
Les premières sanctions qui ont été approuvées au lendemain de l'invasion de l'Ukraine se sont ensuite concentrées sur les grandes richesses, sur les fameux "oligarques" russes, qui, selon Forbes, ont perdu près de 130 milliards d'euros depuis le début du conflit. Voyons ensemble de qui il s'agit et combien ils ont perdu.
Perte : 4,5 milliards de dollars (-16,4 %).
Perte : 4,2 milliards de dollars (-17,1 %).
Perte : 4,2 milliards de dollars (-14,4 %).
Perte : 4,2 milliards de dollars (-18,1 %).
Perte : 4,1 milliards de dollars (-13,5 %).
Perte : 3,2 milliards de dollars (-22,7 %).
Perte : 3 milliards de dollars (-10,7%).
Perte : 2 milliards de dollars (-52,2%).
Perte : 1,7 milliard de dollars (-38,9 %).
Perte : 1,4 milliard de dollars (-14,2 %).
Perte : 1,2 milliard de dollars (-8,4 %).
Il est bien évident que, suite aux sanctions imposées par la communauté internationale, l'avenir de l'économie russe n'est pas des plus brillants et cela ne semble pas de bon augure. L'impact que cela aura sur les citoyens (quel que soit leur compte bancaire) reste cependant imprévisible.
Même la gouverneure de la Banque centrale russe, Elvira Nabiullina, ne semble pas le savoir, déclarant : « Notre système financier et notre économie se sont heurtés à une situation totalement anormale », comme on le lit dans le New York Times. On est en droit de se demander si « anormal » est le bon adjectif pour décrire une guerre...