Maïwenn : son dernier film "Jeanne du Barry" divise la critique

« Jeanne du Barry »
Une critique mitigée
Un film d'époque farouchement contemporain
La prestation de Johnny Depp vivement critiquée
Maïwenn : omniprésente ?
Un très bon démarrage en salle
Un parcours atypique
Des origines multiples
Des premiers rôles dès l’enfance
Mannequin à treize ans
La Gamine
Maïwenn
En couple avec Luc Besson
L’égérie de son époux
Une rupture douloureuse
Le come-back
Un talent de réalisatrice
Maïwenn et Joey Starr
Polisse
Un film à succès
Mon roi
Maïwenn et le féminisme
Plongée dans ses racines algériennes
Madame du Barry
« Jeanne du Barry »

Avec son dernier film « Jeanne du Barry », Maïwenn nous plonge dans l'opulence et le faste de Versailles, au beau milieu des corsets, des dentelles, des jupons et des perruques poudrées. Un long-métrage particulièrement attendu par la critique, d'autant plus que l'acteur Johnny Depp y faisait son grand retour au cinéma, dans la peau du monarque Louis XV.

Une critique mitigée

Projeté lors de l'ouverture du 76ᵉ Festival de Cannes le mardi 16 mai, et sorti le lendemain dans toutes les salles de cinéma françaises, le film n'a pas fait l'unanimité. Sur le site spécialiste du cinéma Allociné, « Jeanne du Barry » obtient une note moyenne de 3,1/5 par la presse, mitigée.

Un film d'époque farouchement contemporain

Le quotidien Le Parisien apparait plutôt conquis par le long-métrage "Maïwenn réussit un film classique mais très contemporain et totalement habité", estime le quotidien. Même son de cloche pour Le Journal du Dimanche : "Le film frappe droit au cœur par son romantisme tragique, son lyrisme et ses dialogues ciselés qui véhiculent une farouche modernité." De son côté, L'Obs salue "l'aplomb" de la réalisatrice, qui joue également le rôle principal du film.

La prestation de Johnny Depp vivement critiquée

D'autres journalistes sont bien moins tendres avec le film : le jeu d'acteur de Johnny Depp, en particulier, fait l'objet de vives critiques. "L’élément de décor le plus dispendieux s’avère être Johnny Depp grimé en Louis XV, clou du spectacle décevant, jetlagué en plein cinéma français", le fustige Les Inrockuptibles. "Si le film avait une référence, ce serait davantage Lost in translation que Marie-Antoinette. On a rarement vu l’acteur si absent de lui-même, comme resté mentalement dans sa loge", souligne le magazine français.

Maïwenn : omniprésente ?

Maïwenn, qui incarne le personnage de Jeanne de Barry, est décriée pour son omniprésence. Les Échos estiment que la comédienne "tire plus que de raison la couverture à elle". Libération tire les mêmes conclusions : "Une énorme entreprise de cabotinage dans un nuage de poudre et de perruques, où la cinéaste dans le premier rôle tire toute la couverture à elle."

Un très bon démarrage en salle

Quoi qu'il en soit, les sévères critiques autour du film de Maïwenn n'ont pas démotivé les plus curieux. « Jeanne du Barry » réalise un bon démarrage dans les salles de cinéma, avec 345 000 entrées vendues en France au terme de son premier week-end. Il s'agit du deuxième meilleur lancement en salle de la carrière de Maïwenn, derrière celui de "Polisse" (2011) et ses 472 000 entrées.

Un parcours atypique

Mannequin et actrice précoce, célébrée puis abandonnée par Luc Besson, réalisatrice de talent depuis une quinzaine d’années, Maïwenn est un personnage singulier du cinéma français. Connaissez-vous son parcours ?

Des origines multiples

Maïwenn Le Besco est née le 17 avril 1976 d’un père breton d’origine vietnamienne et d’une mère franco-algérienne qui n’est autre que l’actrice Catherine Belkhodja. Elle est la sœur ainée d’Isild Le Besco (sur la photo) et de Jowan Le Besco, tous deux aussi acteurs et réalisateurs.

Des premiers rôles dès l’enfance

Poussée très tôt par ses parents vers le monde du cinéma et du spectacle, Maïwenn décroche ses premiers rôles dans les années 1980, alors qu’elle est encore enfant. Elle apparaît par exemple dans « L’été meurtrier » de Jean Becker (1983) et dans un épisode des enquêtes du commissaire Maigret.

Mannequin à treize ans

Début 1990, la jeune actrice remporte à seulement treize ans le concours de mannequin organisé par le magazine ’20 ans’ qui la met en couverture. Sa carrière est lancée.

La Gamine

Son premier rôle important est le rôle-titre dans le film « La Gamine », avec Johnny Halliday, sorti en 1992. L’histoire d’une jeune fille recherchée par la police car elle est soupçonnée d’avoir tiré sur son petit ami…

Maïwenn

L’actrice a des relations difficiles avec ses parents. Pour cette raison, elle a choisi de ne plus être créditée avec son nom de famille au générique des films et d’apparaître publiquement sous le seul nom de « Maïwenn ».

En couple avec Luc Besson

Alors qu’elle n’a que quinze ans, Maïwenn rencontre Luc Besson en 1991. Le couple se marie l’année suivante (les mineurs de plus de quinze ans pouvaient alors se marier avec l’autorisation de leurs parents). En 1993, l’actrice donne naissance à une fille, Shanna.

L’égérie de son époux

Maïwenn apparaît brièvement dans « Léon » de Luc Besson en 1994 dont elle réalise le making-of. Elle tient le rôle de la diva dans « Le Cinquième Élément » trois ans plus tard. Un film qui sera fatal pour la jeune comédienne.

Une rupture douloureuse

C’est en effet sur le tournage du « Cinquième Élément » que Besson la quitte pour l’actrice et mannequin Milla Jovovich. Maïwenn fait alors une dépression nerveuse et traverse une période très douloureuse dans sa vie personnelle.

Le come-back

Mais Maïwenn n’a pas dit son dernier mot ! Encore très jeune, elle revient progressivement à la scène au début des années 2000, avec de petits rôles au cinéma et à la télévision. L’actrice guérit surtout grâce à son one-woman-show autobiographique, « Le Pois chiche », qu’elle joue en 2003 au Café de la Gare à Paris.

Un talent de réalisatrice

Maïwenn diversifie ensuite ses talents en se lançant dans la réalisation. Après un court-métrage en 2004, elle sort « Pardonnez-moi » en 2006, un drame familial dans lequel elle tient le rôle principal et qui lui vaut une double nomination aux Césars (meilleur premier film et meilleur espoir féminin).

Maïwenn et Joey Starr

La réalisatrice enchaîne avec « Le Bal des actrices » en 2009, un film sur l’envers du décor de la vie des actrices, où de nombreuses comédiennes françaises jouent leur propre rôle. Son nouveau compagnon, le rappeur Joey Starr, apparaît également sous ses propres traits.

Polisse

La collaboration entre Maïwenn et Joey Starr atteint son sommet dans « Polisse », le troisième long-métrage qu’elle a réalisé et dont le titre est inspiré d’une faute d’orthographe du jeune fils de Maïwenn qui avait écrit le mot « police ». Le film met en scène des policiers de la brigade de protection des mineurs (un thème important dans l’univers de Maiwenn). Le couple se sépare à l’issue du tournage.

Un film à succès

Porté par un casting solide (Maïwenn, Joey Starr, Karin Viard, Nicolas Duvauchelle), « Polisse » réalise plus de 2 millions d’entrées en France et reçoit le prix du jury au Festival de Cannes 2011. Maïwenn reçoit aussi le prix du meilleur réalisateur au Prix Lumières 2012.

Mon roi

Celle qui est désormais une cinéaste confirmée revient en 2015 avec « Mon roi », qui met en scène la relation de couple tourmentée entre Vincent Cassel et Emmanuelle Bercot. Une réalisation dont le scénario et l’intensité sont applaudis par la critique !

Maïwenn et le féminisme

Maïwenn fait partie du collectif 50/50 qui vise à promouvoir l’égalité hommes-femmes dans le cinéma et l’audiovisuel. Mais elle a pris ses distances avec certaines tendances actuelles du féminisme, notamment en défendant Roman Polanski et en critiquant le départ d’Adèle Haenel lors de la cérémonie des Césars 2020.

Plongée dans ses racines algériennes

Les sujets personnels tiennent une grande place dans l’univers artistique de Maïwenn. Dans son film « ADN », sorti en 2020, elle joue le rôle de Neige, une femme plongée dans ses racines algériennes, aux côtés de Fanny Ardant, Marine Vacth et Louis Garrel.

Madame du Barry

Avec « Jeanne du Barry », Maïwenn s'est lancée dans un tout nouveau défi, et nous immisce cette fois dans un décor du XVIIIᵉ siècle où elle interprète la maitresse du roi Louis XV. Un top, ou un flop selon vous ?

Et aussi