Panache, démesure et autodérision : adieu à Jean-Paul Belmondo

L'incontournable, l'inénarrable et sublime Belmondo nous a quittés à l'âge de 88 ans. Il était une icône du cinéma français, jouant à la fois dans des films de la nouvelle vague, des classiques d'auteur et des films commerciaux avec un énorme succès au box-office. Et sa vie est pleine d'aventures, d'amour et de grandes œuvres cinématographiques.

Malgré son apparence de dur à cuire, Jean-Paul Belmondo est né en 1933 à Neuilly-sur-Seine, dans une famille bourgeoise de la banlieue parisienne. Son père était sculpteur, sa mère était peintre et il régnait une atmosphère artistique et bohème à la maison.

Depuis son plus jeune âge, Jean-Paul Belmondo est un grand sportif. Il jouait au football et faisait de la boxe. C'est sur le tapis, en se battant, qu'il a obtenu son visage caractéristique au nez cassé.

En raison de son physique et de son style de jeu, Belmondo n'a guère sa place dans le monde rigide des acteurs français des années 1950. Il passe une audition au Conservatoire, est refusé et, dit-on, répond au tribunal qui l'a jugé d'un geste peu amical.

Belmondo a commencé par le théâtre et, quant au cinéma, le premier rôle qu'il a joué dans un film a été éliminé dans son intégralité par le réalisateur au montage. Il rencontre ensuite Jean-Luc Godard, avec qui il joue le rôle principal dans le légendaire "À bout de souffle". C'était en 1960 et Belmondo est devenu une star mondiale. Avec Godard, il tournera d'autres films comme "Pierrot Le Fou" (sur la photo).

Belmondo était qualifié en plaisantant de "l'homme le plus laid de France". Pourtant, ses rôles ont toujours eu un petit côté séduisant. C'était un homme laid et attirant, dans la veine de Serge Gainsbourg. Il est photographié ici avec Rachel Welch.

Il a tourné dans des films révolutionnaires de la nouvelle vague réalisés par des gens comme Godard et François Truffaut (qui l'a dirigé avec Catherine Deneuve dans "La sirène du Mississippi" - photo), mais il a également réalisé des superproductions alliant aventure et humour. L'homme de Rio" a été le premier d'entre eux.

Belmondo était aussi à l'aise dans les films de braquage où il jouait l'homme d'action que dans les films d'Alain Resnais ou d'autres réalisateurs cultivés. Il a su orienter sa carrière entre l'élevé et le commercial. Le public, en général, l'a adoré pour ses titres plus commerciaux.

Jean-Paul Belmondo a épousé Élodie Constantin en 1955 et a eu trois enfants avec elle (Patrice, Florence et Paul). Mais viennent ensuite la rupture et les romances (présumées ou confirmées) avec des actrices telles qu'Ursula Andress, avec laquelle on le voit sur la photo.

Une autre des compagnes de Belmondo a été l'actrice Laura Antonelli.

L'acteur a vécu avec Natty Tardivel pendant 13 ans mais a décidé de divorcer en 2008, alors qu'il avait 75 ans.

On a spéculé pendant un certain temps sur une éventuelle rivalité entre les deux principales stars masculines du cinéma : Alain Delon et Jean-Paul Belmondo. Les deux ont nié. Ils ont joué ensemble dans des films et se considéraient comme des amis.

Son fils Paul Belmondo était pilote de course et est devenu célèbre en 1981 pour sa liaison avec Stéphanie de Monaco.

Jean-Paul Belmondo était l'un de ces acteurs inclassables : un charisme pur et une technique peu conventionnelle.

Il a été un amoureux de la vie jusqu'à la fin. Dans sa vieillesse, il prétendait être heureux parce qu'il avait tout ce qu'il voulait : "La vie, le soleil et la mer".

Belmondo souffrait depuis longtemps de graves problèmes de santé mais, selon son entourage, il est mort paisiblement. "Il s'est éteint progressivement", ont-ils dit.

Et, oui, au-delà du cliché, c'est un mythe du cinéma français, capable d'enthousiasmer les masses et, en même temps, de parier sur la culture de haut niveau, qui s'en va. On se sentira tous désormais un peu orphelins...