Variant Delta du Covid 19 : quels sont les risques ?
Cela a été confirmé, le variant dit Delta du Covid 19, qui en Grande-Bretagne a provoqué une explosion de cas malgré le fait que la vaccination soit avancée, est bel et bien installé en France. Mais quels sont les vrais risques ? Qu'est-ce que le variant Delta ?
On l'appelle encore familièrement la "variant indien" mais l'Organisation mondiale de la santé a décidé de promouvoir de nouveaux noms pour les variants de Covid 19 afin de ne pas stigmatiser certains pays. L'OMS utilise donc l'alphabet grec et il faut parler du variant Delta, qui inquiète et surtout affecte le Royaume-Uni.
Le variant Delta serait, selon l'Imperial College de Londres, 60% plus contagieux. La vérité est qu'en Grande-Bretagne, les infections augmentent en raison de l'émergence de ce variant et malgré une vaccination massive. Mais, surtout, il infecte deux types d'individus.
Si seule une dose des deux qui composent le schéma vaccinal a été administrée, il est plus facile de l'attraper. Et, bien sûr, ceux qui n'ont pas été vaccinés ont toutes les chances d'y succomber.
Une étude dans Nature indique que le variant Delta peut également attaquer la population entièrement vaccinée. Bien que les données recueillies en Grande-Bretagne montrent que quiconque se fait vacciner (n'a qu'une seule dose ou la totale) bénéficie d'une protection supplémentaire et a plus de chances de n'être que légèrement malade. En fait, seulement 3,7% des cas du variant Great Britain Delta surviennent chez des personnes complètement vaccinées.
Poursuivant l'analyse des données britanniques, ceux qui ont été vaccinés de deux doses de Pfizer sont protégés à 83% contre le variant Delta, tandis qu'une dose unique protège à 33%. Bien que l'efficacité soit moindre (qui en comparaison avec d'autres variantes dépasse toutefois les 90%), il reste une barrière très forte contre le virus.
Et quant à savoir si le variant Delta provoque des cas plus graves de Covid 19, selon l'Imperial College, la réponse est oui. Multipliez par 2,5 le risque d'hospitalisation. Même si, encore une fois, pour ne pas paniquer, il faut se rappeler que les personnes immunisées ont tendance à contracter une maladie peu grave.
En résumé, les autorités scientifiques britanniques assurent que les cas d'hospitalisation sont majoritairement des personnes non vaccinées (73%). Autrement dit, bien que le variant se faufile dans ceux qui ont été vaccinés, il existe une protection qui doit continuer à être étendue.
Dans tous les cas, l'alerte est justifiée. Il est nécessaire de compléter la vaccination (avec deux injections pour la majorité de la population) pour arrêter la circulation de ce variant. Et en attendant, les restrictions doivent continuer.
La question des nouveaux variants suscite une réflexion dans la communauté scientifique : il y a ceux qui prédisent déjà qu'une troisième dose de vaccin devra être administrée dans un avenir proche, spécialement préparée pour repousser les variants qui circulent déjà.
Si, en raison du variant Delta, il y a une reprise importante des cas, le retour à la normalité tant attendu dans de nombreux pays pour cet été pourrait être bouleversé.
Pendant ce temps, en Inde, d'où vient ce variant, le drame continue, bien qu'il diminue. Ces dernières semaines, la courbe de contagion s'est enfin inversée.
Malgré tout ce qui précède, il n'y a aucun sentiment de panique au Royaume-Uni et, jusqu'à présent, seuls des cas isolés de variant indien ont été trouvés dans d'autres pays européens.
Il faudra voir l'évolution des cas mais, pour l'instant, les autorités médicales prennent note des chiffres et espèrent que la vaccination sera une barrière qui, bien qu’incomplète, peut aider à freiner une expansion vraiment dangereuse du variant Delta.
C'est un processus d'adaptation des virus : ils s'adaptent et s'améliorent pour survivre. C'est pourquoi des variants apparaissent.
Mais l'espoir est que nous obtenions une immunité de groupe et que Covid 19 perde sa virulence et devienne l'une des nombreuses formes de grippe dont nous souffrons chaque année et qui ne causent généralement pas de décès chez les personnes en bonne santé.
Quoi qu'il en soit, le variant Delta est là et l'OMS surveille son évolution. Bien que le sentiment dans le monde développé soit que la pandémie touche à sa fin. Ainsi soit-il.