Vincent Bolloré : les 70 ans d’un homme d’affaires et d’un magnat de la presse

Vincent Bolloré a 70 ans
Le fils de Michel Bolloré
Des débuts précoces
Une affaire de famille
Un recentrage réussi
Le « Petit prince du cash flow »
Marié et père de quatre enfants
Des déboires dans le transport maritime
Bénéficiaire de privatisations en Afrique
La communication et les médias
L’affaire du yacht
Acteur de l’autopartage
Canal+
Des tribunes politiques
Fervent catholique
Le conglomérat Bolloré
Une des plus grosses fortunes de France
Une succession bien préparée
Vincent Bolloré a 70 ans

Vincent Bolloré a fêté ses 70 ans le vendredi 1er avril. Et pourtant, il est difficile de penser à un poisson d’avril lorsqu’on se penche sur le parcours de cet entrepreneur aux racines bretonnes, devenu l’une des plus grosses fortunes de France. On vous raconte tout de son parcours peu commun !

Le fils de Michel Bolloré

Né le 1er avril 1952, Vincent Bolloré est le fils de Michel Bolloré, un industriel qui avait repris la papeterie familiale en Bretagne. Ami de Georges Pompidou (sur la photo), Michel est une figure de la vie parisienne dans les années 1960. Mais c’est une entreprise au bord de la faillite qu’il laisse à Vincent quelques années plus tard.

Des débuts précoces

Homme d’affaires précoce, Vincent Bolloré commence sa carrière à dix-huit ans à la Banque de l’Union européenne tout en étudiant le droit. À vingt-trois ans seulement, il devient directeur adjoint de la Compagnie financière Edmond de Rothschild.

Une affaire de famille

Mais Bolloré quitte le secteur bancaire pour reprendre et redresser l’entreprise familiale, avec son frère Michel-Yves, spécialisée dans le papier fin et connue pour le papier à rouler OCB.

Un recentrage réussi

Vincent Bolloré convainc les salariés de diminuer leurs salaires en échange d’un maintien des emplois. Il recentre l’activité de la société sur les papiers fins, les sachets à thé et les papiers métallisés ultrafins utilisés dans l’industrie. Une stratégie payante, puisque la société, rebaptisée Bolloré Technologies, devient numéro 1 mondial du secteur en quelques années.

Le « Petit prince du cash flow »

L’habileté avec laquelle Bolloré a assaini la situation financière de son entreprise lui a valu de remporter le Prix du Manager de l’année remis par ‘Le Nouvel économiste’ en 1987, et le surnom de « Petit prince du cash flow ».

Marié et père de quatre enfants

Marié en 1977 à Sophie Fossorier, Bolloré est le père de quatre enfants nés entre 1978 et 1988 : Sébastien, Yannick, Cyrille et Marie. La succession à la tête de l’empire familial a été assurée, Cyrille (à gauche sur la photo) ayant été nommé PDG du groupe Bolloré en remplacement de son père en 2019.

Des déboires dans le transport maritime

En 1992, le groupe familial rachète le transporteur maritime Delmas-Vieljeux pour un montant élevé, alors que la conjoncture se retourne dans le secteur à la même période. Mais cette mésaventure ne freine pas pour autant l’irrésistible ascension de l’homme d’affaires.

Bénéficiaire de privatisations en Afrique

À la suite d’une vague de privatisations, Bolloré obtient la concession d’activités de transports en Afrique, comme la Sitarail en 1995 et la compagnie ferroviaire du Cameroun en 1999. À la même époque, il prend le contrôle de la Banque Rivaud et du transporteur maritime et aérien SAGA. Bolloré est désormais à la tête d’un empire.

La communication et les médias

Dans les années 2000, Vincent Bolloré étend les activités de son groupe aux secteurs de la communication et des médias. En 2004, il acquiert 20% des parts de l’agence Havas. Il lance la chaîne de télévision Direct 8 en 2005 et le quotidien gratuit Direct Matin en 2007.

L’affaire du yacht

En 2007, le président nouvellement élu Nicolas Sarkozy fait scandale en séjournant sur le yacht de son ami Vincent Bolloré. La famille du milliardaire s’est défendue en rappelant qu’elle avait toujours accueilli des hommes politiques de tous bords, de Léon Blum au roi du Maroc Mohammed V.

Acteur de l’autopartage

Présent dans le domaine des transports et de la mobilité, Bolloré obtient le marché de la voiture partagée « Autolib » à Paris en 2011, résilié quelques années plus tard. Il étend cette activité à d’autres villes en France et à l’étranger, en profitant pour commercialiser la « Bolloré Bluecar », une petite voiture électrique fabriquée par une entreprise bretonne majoritairement détenue par son groupe.

Canal+

À travers une opération d’échange d’actions, Bolloré prend le contrôle de Vivendi, le groupe qui détient la chaîne Canal+, en 2012. Sa présence à la tête de la chaîne fait l’objet de polémiques régulières : le licenciement d’animateurs comme Sébastien Thoen ou Stéphane Guy et l’interdiction qu’il donne de diffuser certains reportages lui valent des accusations d’entraver la liberté de la presse.

Des tribunes politiques

L’homme d’affaires est également soupçonné de vouloir influencer la vie politique française à travers la chaîne CNews, que son groupe possède et qui a servi de tribune pendant un an à Éric Zemmour, désormais candidat à l’élection présidentielle. Critiqué pour la promotion d’idées d’extrême-droite, Bolloré a été auditionné par une commission d’enquête du Sénat qui travaille sur la concentration des médias.

Fervent catholique

Vincent Bolloré est par ailleurs un catholique croyant et pratiquant, proche des mouvements traditionnalistes. Selon le journal catholique ‘La Croix’, il aurait en permanence sur lui des images de saints. Certains l’ont accusé de promouvoir une vision très conservatrice du catholicisme à travers les médias qu’il possède.

Le conglomérat Bolloré

Indépendamment de ses positions politiques, l’entrepreneur a construit au fil des années un véritable empire dont les activités vont du transport à la communication et aux médias, en passant par l’agriculture et l’énergie.

Une des plus grosses fortunes de France

Vincent Bolloré dispose ainsi d’une fortune considérable, évaluée à 5,8 milliards d’euros par ‘Forbes France’ en 2021, soit la 14e fortune française et la 538e mondiale.

Une succession bien préparée

À presque 70 ans, Vincent Bolloré a pris officiellement sa retraite en février 2022, même si les rumeurs de faux départ sont allées bon train. Quoi qu’il en soit, la succession à la tête d’un groupe familial de près de deux siècles a été bien préparée : chacun de ses quatre enfants (comme sa fille Marie à la tête de "Blue Solutions") dirige désormais une des entités de son groupe. L’empire Bolloré va continuer à se développer même après le départ de son bâtisseur.

Et aussi