Ce Néo-Zélandais est champion du monde de Scrabble... dans des langues qu'il ne parle pas

Son nom ne vous dit peut-être rien, pourtant, Nigel Richards est une légende de sa discipline. Ce Néo-Zélandais de 57 ans est considéré comme le meilleur joueur de Scrabble de tous les temps, capable de gagner des tournois même dans des langues qu'il ne parle pas.

Né en Nouvelle-Zélande, Nigel Richards réside depuis 2000 en Malaisie. Selon plusieurs médias, il serait ingénieur de formation, passionné de vélo, et aurait découvert le Scrabble à l'âge de 28 ans. Très discret, Nigel Richards n'a jamais accordé la moindre interview. Pourtant, avec environ 76 % de victoires en tournoi de Scrabble depuis 1998, il maîtrise incontestablement l'art des mots.

D'après la RFI, Nigel Richards a été 5 fois champion des États-Unis, a remporté 8 fois l'Open du Royaume-Uni, 11 fois celui de Singapour et 15 fois la Brand's Crossword Game King's Cup (considéré comme le plus grand tournoi Scrabble anglophone du monde), entre autres tournois. Il est également quintuple champion du monde de Scrabble anglophone (2007, 2011, 2013, 2018 et 2019).

Photo : Clarissa Watson / Unsplash

Il semblerait toutefois que jouer des parties de Scrabble en anglais, sa langue maternelle, soit devenu bien trop facile pour Nigel Richards. Le joueur a donc décidé de se lancer de nouveaux défis.

Photo : Melinda Gimpel / Unsplash

Le 11 novembre 2024, Nigel Richards a remporté une énième compétition de Scrabble. Cette fois-ci, il a dominé ses adversaires lors du Championnat du monde hispanophone, organisé à Grenade (Espagne). Pourtant, Nigel Richards ne parle pas espagnol !

Cela vous parait surprenant ? Eh bien, sachez que ce n'est pas la première fois que ce prodige du Scrabble remporte un championnat du monde dans une langue qui n'est pas la sienne. Il y a quelques années, il avait déjà réalisé cet exploit en français !

Photo : Phil Hearing / Unsplash

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Le Néo-Zélandais ne parle pas un mot de français, pourtant, en 2015, il a remporté les Championnats du monde de Scrabble francophone face au Gabonais Schélick Ilagou Rekawe, à Louvain, en Belgique. Il a réitéré cet exploit en 2018 et a également décroché trois titres en duo.

Mais comment Nigel Richards est-il parvenu à réaliser de telles performances ? Tout simplement en mémorisant des dictionnaires ! Doté d'une mémoire photographique hors norme, le joueur a ainsi retenu près de 400 000 mots validés au Scrabble, avant de s'inscrire aux Championnats du monde francophone.

La méthode s'étant révélée plus qu'efficace, le Néo-Zélandais s'est donc inscrit au Championnat du monde hispanophone, à Grenade, en étudiant le dictionnaire espagnol "qui est encore plus exigeant que le francophone, avec plus de dialectes donc plus de mots, plus d'entrées comme on dit", explique le journaliste Jean-Baptiste Morel, cité par RFI.

"J'ai souvent l'habitude de dire qu’il ferait un bon sujet de thèse pour les doctorants en médecine, parce que c'est incompréhensible qu'on puisse avoir une telle capacité de mémoire dans une langue qu'on ne parle pas. Et si j’en parle avec autant d'admiration, champion moi-même, c’est que c'est quelqu'un d'exceptionnel", a déclaré le Camerounais Eric Salvador Tchouyo (à droite sur la photo), champion du monde de Scrabble francophone en 2021.

Les capacités cognitives de Nigel Richards, notamment celle de mémoriser des centaines de milliers de mots dont il ne comprend pas la signification, impressionnent. "Mais c'est aussi et surtout sa technique de grille infaillible", analyse Franck Maniquant, champion du monde 2001 et ancien président de la Fédération française de Scrabble, dans L'Équipe. "Quel que soit le problème imposé, le tirage ou la configuration de la grille, il peut jouer d'égal à égal avec un ordinateur en permanence."

"Comme il ne comprend pas le sens des mots, il risque d'intervertir les langues. Utiliser un terme anglais en français, ou inversement. Cette gymnastique rend ses performances ahurissantes", explique le Belge Louis Eggermont, médaillé de bronze lors des derniers Championnats du monde francophones, cité par le quotidien sportif français.  Alors, dans quelle autre langue s'aventurera Nigel Richards pour son prochain défi ?

Photo : Nick Fewings / Unsplash

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