Peut-on être déçu de ne pas devenir grand-parent ? Un article paru aux États-Unis a fait polémique
Le monde vit une crise démographique globale, caractérisée par une chute rapide du nombre de naissances et d’enfants par femme. En France, 677 800 bébés sont nés en 2023, soit 6,6 % de moins que l’année précédente et près de 20 % de moins qu’en 2010.
Une part croissante de la population ne souhaite pas avoir d’enfants. Selon une enquête menée aux États-Unis par le Pew Research Center, 47 % des adultes de moins de 50 ans déclaraient en 2023 qu’il était peu probable qu’ils aient un jour des enfants, contre 37 % en 2018.
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Par conséquent, de plus en plus de personnes en âge d’être grands-parents ne le deviennent pas et ne le seront sans doute jamais. Un article sur ce sujet paru dans le New York Times a d’ailleurs beaucoup fait réagir.
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Dans ce texte intitulé « Le chagrin silencieux de ne jamais devenir grand-parent », des parents d’un certain âge ont fait part de leurs regrets quant au choix de leurs enfants de ne pas en avoir à leur tour.
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L'article fait part du « sentiment de perte » qu’ils ressentent « lorsque leurs enfants choisissent de ne pas être parents ». Une préoccupation légitime ?
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Outre la crise climatique, des facteurs économiques expliquent en partie ce choix. Par exemple, le prix médian d’un logement à l’achat s’élève à environ 400 000 dollars aux États-Unis, soit 40 % de plus que le niveau de 1990. Et la surface nécessaire croît avec le nombre d’enfants !
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Par ailleurs, les frais de garde des enfants sont « en constante augmentation » dans ce pays et représentent un quart du revenu des parents, indique le Huffington Post.
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Sur son compte X, une utilisatrice dénommée Sarah York s’en est prise aux « baby-boomers, assis dans leur maison de banlieue avec quatre chambres, déjà payée », dans un post devenu viral.
L’internaute a comparé cette situation privilégiée avec celle de leurs enfants qui « se noient dans les dettes et dans un coût de la vie qui a grimpé en flèche ». De quoi faire écho au ressenti de toute une génération !
« Les baby-boomers ont obtenu tout ce qu'ils voulaient toute leur vie, le chemin a été facile et tracé et, pour une fois dans leur vie, on leur dit enfin non et ils ne peuvent pas le supporter », a tweeté un autre utilisateur, cité par le site spécialisé Doctissimo.
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« Je continue de voir des gens poster l’article sur la douleur silencieuse de ne jamais devenir grand-parent juste à côté d’articles sur la future dissolution du ministère de l’Éducation, et bien… il y a quelques indices ! », a écrit un troisième, faisant allusion au retour de Donald Trump à la Maison-Blanche.
« Comment ça “silencieux ?” Les parents qui ont ce chagrin le transmettent TOUT le temps à leurs enfants », a raillé un dernier internaute sur X.
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De son côté, l’écrivaine Sophie Vershbow a écrit ceci sur le même réseau : « En tant qu’enfant unique qui n’aura probablement pas d’enfants, je compatis profondément avec la déception de mes parents de ne pas pouvoir être grands-parents. »
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Si elle admet volontiers la déception de ceux qui ne seront jamais grands-parents, elle précise néanmoins qu’il n’est pas acceptable de « culpabiliser ses enfants parce qu’ils ne nous donnent pas de petits-enfants ».
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Citée par le Huffington Post, la thérapeute familiale Torri Efron conseille, lorsqu’on exprime une telle déception, de préciser qu’on n’attend pas de son enfant qu’il change d’avis ou qu’il répare d’une autre manière la déception de ses parents.
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« Cela peut enlever beaucoup de pression à l’enfant et lui permettre de simplement écouter et comprendre sans se sentir coupable ou obligé de changer ses propres choix », précise cette spécialiste.
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Citée par Doctissimo, la psychologue Amélie Boukhobza met en garde : « Quand le désir des parents pour des petits-enfants dépasse leur capacité à respecter les choix de leurs enfants, cela peut créer des tensions, voire des cassures relationnelles. »
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« Laisser à ses enfants cet espace de leur route, de leur vie, même si cela diffère de nos attentes, est un acte d’amour bien plus puissant que de chercher à imposer une vision à tout prix », ajoute-t-elle. Les questions familiales ne sont jamais simples !
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