François Damiens : 49 ans de rires et d’embrouilles
L’humoriste et acteur belge François Damiens fête ses 49 ans ce lundi 17 janvier. Ce maître des situations loufoques filmées en caméra cachée s’est révélé avec le temps être un acteur de cinéma talentueux. Un bref aperçu du parcours d’un trublion attachant et terriblement drôle.
Le futur acteur avait commencé par suivre un parcours classique d’études, mais l’aventure a rapidement tourné court. Comme il l’a déclaré dans une interview au magazine Guido en 2006 : « Après mes humanités, j'ai commencé des études en Sciences Eco à l'ULB. Des études que j'ai vite arrêtées. Enfin, pas vraiment arrêtées vu que je ne les ai jamais vraiment commencées ! Je ne savais pas quoi faire… J'ai été juste à deux, trois cours comme ça, je n'avais même pas de quoi noter ! »
Fan de canulars depuis toujours, François Damiens était surnommé « mon petit emmerdeur » par sa grand-mère. Il débute sa carrière en enregistrant des films en caméra cachée pour des sociétés de production audiovisuelle. Puis il fait ses débuts à la télévision dans le même registre, en participant à l’émission « Si c’était vous » à partir de 2000.
Au début des années 2000, le comédien se fait connaître en Belgique par ses caméras cachées hilarantes qui lui valent le surnom de « François l’embrouille », en jouant régulièrement des rôles de vendeur incompétent ou de perturbateur. Certaines séquences, comme celle de l'office du tourisme ou celle du speed dating, sont devenues culte.
Ayant fait des sketchs de ce genre depuis son enfance, François Damiens déclare ne même pas avoir l’impression de jouer la comédie. Comme il l’a raconté pour Guido, il laisse une grande part à l’improvisation : « Une fois que la personne arrive, je ne sais pas encore exactement ce que je vais faire. C'est surtout le piégé qui fait le spectacle dans une caméra cachée, moi je ne fais qu'alimenter le truc en jouant au con à côté de lui. »
Pour diversifier les rôles dans ses séquences de caméra cachée, l’acteur aime travestir sa dégaine et sa façon de parler. Il prend volontiers un accent belge à couper au couteau qu’il n’a pas normalement. Il aime aussi adopter des mimiques curieuses et s’affubler de lunettes, de perruques, de vêtements extravagants…
Mais c’est avant tout grâce à « l'observation des moments simples du quotidien », comme il l’a déclaré au quotidien Libération, que l’acteur parvient à créer des situations de toutes pièces. Il assure que la majorité des gens qui subissent ses farces sont des « êtres humainement bienveillants ».
Ne pouvant plus continuer en Belgique sans être reconnu, François l’embrouille continue l’aventure en France et en Suisse à partir de 2004, ce qui lui permet de gagner une notoriété plus internationale dans le monde francophone. Mais il doit arrêter complètement les caméras quelques années plus tard car le public parvient désormais à le démasquer où qu’il aille.
François Damiens doit donc renouveler son activité vers la fin des années 2000. Ce sera le cinéma, avec un second rôle dans le premier volet de la saga OSS 117, « Le Caire nid d’espions ». Il y incarne un homme d’affaires belge un peu niais, plus soucieux de prendre un « petit godet » que de démêler les intrigues d’espionnage cairotes au temps de la Guerre froide.
Mais c’est dans la truculente comédie belge « Dikkenek » que Damiens crève véritablement l’écran, aux côtés de Marion Cotillard, Florence Foresti et Jérémie Renier. Il y joue le rôle de Claudy Focan, un employé des abattoirs d’Anderlecht et photographe de charme à ses heures perdues. Son caractère imperturbablement lubrique et ses réparties naïves ont fait la joie des spectateurs.
À la fin de la décennie, François Damiens enchaîne de nombreux seconds rôles dans des comédies françaises, comme « Taxi 4 », « JCVD » ou « Seuls Two ». L’ancien auteur de canulars se fait progressivement un nom comme acteur de cinéma.
Sa prestation désopilante comme assistant technique de Romain Duris dans « L’Arnacœur » (2010) achève de le révéler auprès du grand public. François Damiens obtient une nomination pour le César du meilleur acteur dans un second rôle en 2011.
C’est en 2013 que Damiens obtiendra une récompense équivalente, mais au Festival international du film de Thessalonique, pour le drame « Suzanne » de Katell Quillévéré. Le film raconte le parcours d’une jeune femme fragile, Suzanne, interprétée par Sara Forestier, dont François Damiens interprète le père.
Acteur confirmé, François Damiens fait plusieurs tournages par an dans les années 2010, comme tête d’affiche ou dans des seconds rôles. On peut citer « La Famille Bélier » qui lui vaut une nomination aux Césars dans la catégorie « meilleur acteur » en 2015, l’adaptation de la bande-dessinée « Le Petit Spirou », ou encore la comédie 100% belge « Ôtez-moi d’un doute » avec Cécile de France.
Lorsqu’il n’est pas sur un plateau de tournage ou en train d’embobiner des inconnus avec une caméra cachée, François Damiens pratique la voile à haut niveau. Il prend régulièrement la mer depuis l’île de Groix, au large des côtes bretonnes, où il passe ses vacances. En 2013, il a été l’équipier du skipper Tanguy de Lamotte pour la Transat Jacques-Vabre. L’équipage a terminé à la 8e place.
La décennie qui s’ouvre est toujours aussi riche de nouveaux projets pour l’acteur, avec par exemple « 8 Rue de l’Humanité » de Dany Boon, sorti l’an dernier sur Netflix, dont l’action se déroule dans le 11e arrondissement de Paris pendant le confinement. Souhaitons une longue carrière et un joyeux anniversaire à François Damiens !