Le « ghosting » : quand rompre sans prévenir devient une pratique banale

Quand la communication est rompue
De multiples formes
Toutes les sphères de la société concernées
Disparaître sans complexe
Le ghosting professionnel
Une pratique issue de l’ère numérique
L’humain réduit à l’état d’objet ?
De multiples raisons
La peur de s’engager
Une orientation dans le court terme
La croyance dans un destin particulier
Avoir été ghosté soi-même
Un défaut de communication
Considérer l’autre comme inférieur
Un phénomène générationnel
Des statistiques révélatrices
Et en France ?
Quel est l’état d’esprit des ghosteurs ?
Le ghosting honnête ?
Des conséquences psychologiques
Des répercussions à moyen terme
Quand la communication est rompue

Issu du mot anglais « ghost » (« fantôme » en français), le « ghosting » est une pratique devenue courante qui consiste à rompre brusquement toute communication avec une personne, sans donner d’explication.

 

De multiples formes

Connu avant tout pour son irruption dans les relations amoureuses, le « ghosting » existe aussi dans la vie amicale, professionnelle, voire familiale.

@ Chris Yang / Unsplash

Toutes les sphères de la société concernées

« Le ghosting a gagné toutes les sphères et les domaines de la société », déplore Cécile Guéret, une psychologue citée par ‘Slate’. « Cette pratique n'est plus seulement réservée à l'amour ».

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Disparaître sans complexe

Citant les cas d’un « ami qui ne donne plus signe de vie alors qu'on le voit actif sur les réseaux » ou d’un « salarié qui ne se présente plus jamais à son poste parce qu'il a trouvé mieux », la psychologue conclut qu’aujourd’hui, « on s'autorise à disparaître sans complexe, à effacer et s'effacer ».

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Le ghosting professionnel

Les recruteurs constatent justement une croissance du « ghosting » parmi les candidats, y compris après avoir accepté un poste. Une pratique justifiée par l’asymétrie des procédures d’embauche qui aurait longtemps profité aux seuls employeurs.

Une pratique issue de l’ère numérique

Cette pratique « est directement en lien avec l’utilisation d’internet, des réseaux sociaux, de l’univers virtuel et d’une forme de consumérisme de nos rapports humains depuis maintenant plus d’une dizaine d’années », indique Sébastien Garnero, un psychologue cité par ‘Santé Magazine’.

@ Joshua Sortino / Unsplash

L’humain réduit à l’état d’objet ?

« On consomme du fast-food, du Uber, de la culture numérique, du Netflix, comme on consomme des personnes, des sentiments, du s e x e... Cette culture du jetable et de la consommation finit par consommer les sujets et consumer les personnes en les objectalisant », ajoute le spécialiste.

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De multiples raisons

Qu’on apprécie ou non cette tendance, les études sur le sujet font état d’une multitude de raisons pour lesquelles certains individus ont recours au « ghosting ». En voici les principales.

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La peur de s’engager

‘LiveScience’ met en avant la peur de s’engager ou de s’attacher avec quelqu’un, qui peut conduire à éviter une trop grande proximité relationnelle et à pratiquer le « ghosting ».

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Une orientation dans le court terme

Pour ‘Psychology Today’, le phénomène s’explique aussi par l’orientation court-termiste de certains individus qui ne souhaiteraient pas construire de relations durables.

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La croyance dans un destin particulier

Une étude citée par ‘LiveScience’ a mentionné la « croyance au destin » comme facteur de « ghosting ». Ainsi, « les personnes qui pensent être destinées à vivre certains types de relations et à trouver la personne avec laquelle elles vont passer le reste de leur vie sont souvent plus susceptibles de ghoster, notamment parce qu'elles ne tiennent pas compte du fait que les relations prennent du temps et du travail pour se construire », résume ‘GQ’.

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Avoir été ghosté soi-même

Paradoxalement, le fait d’avoir été « ghosté » soi-même est propice au « ghosting », indique une étude de l’Université de Géorgie, citée par ‘El Pais’. En effet, les personnes concernées développeraient une intolérance pour ce qui est incertain ou flou, ce qui les pousserait à fuir.

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Un défaut de communication

D’après la même étude, un autre facteur possible est tout simplement le manque de capacités de communication : les personnes incapables d’avoir une communication honnête et claire auront tendance à éviter la confrontation.

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Considérer l’autre comme inférieur

Une autre explication avancée par ‘Psychology Today’ est le fait de considérer l’autre comme inférieur. Jugeant faible toute personne qui demande de la clarté sur la relation, les « ghosteurs » estiment que cette personne ne les mérite pas et ils utiliseront ce jugement comme prétexte pour partir sans s’expliquer.

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Un phénomène générationnel

Cependant, le « ghosting » est aussi un phénomène générationnel. D’après une étude de l’application de rencontres Bumble, mentionnée par ‘GQ’, les millenials (nés entre 1980 et 1997) ont davantage tendance que la génération Z (1997-2010) à trouver normal de « ghoster » lorsqu’ils estiment que la relation ne peut pas fonctionner.

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Des statistiques révélatrices

Aux États-Unis, une enquête menée en 2018 auprès de 1 300 personnes, dont les résultats ont été publiés dans le « Journal of Social and Personal Relationships », a révélé que 25 % des sondés avaient déjà « ghosté » et que 20 % d’entre eux avaient été victimes de « ghosting ».

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Et en France ?

En France, une enquête de l’institut Ipsos a révélé que 26 % des individus pratiquaient régulièrement le « ghosting » et 19 % occasionnellement, seule une minorité de 26 % déclarant n’y avoir jamais eu recours.

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Quel est l’état d’esprit des ghosteurs ?

Fier ou coupable : quel est l’état d’esprit des ghosteurs ? Pour Lucas, 30 ans, un adepte interrogé par ‘Slate’, cette pratique permet avant tout un « recul salutaire », notamment face à « une trop grande pression » ou « des attentes trop importantes ».

@ Rene Böhmer / Unsplash

Le ghosting honnête ?

Pour Akim, 32 ans, cité par le même média, « certaines choses doivent rester intimes, propres à soi. Le besoin de disparaître, selon moi, est une de ces choses-là. Et c'est d'autant plus vrai quand une relation ne nous fait pas que du bien, qu'elle est envahissante ».

@ Kelly Sikkema / Unsplash

Des conséquences psychologiques

Quoi qu’il en soit, le « ghosting » n’est pas sans conséquences psychologiques pour ceux qui le subissent. « C’est insupportable d’être réduite au néant en quelques minutes sans explication », a témoigné Cindy, « ghostée » par son ex après trois ans de relation, citée par ‘Santé Magazine’.

@ Annie Spratt / Unsplash

Des répercussions à moyen terme

Ce média mentionne d’autres possibles répercussions à moyen terme du « ghosting », comme l’angoisse d’abandon, les ruminations mentales, les attitudes compulsives, voire le repli sur soi de l’individu.

@ Stefano Pollio / Unsplash

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