Jean-Pierre Bacri : un an déjà depuis sa disparition

Un an déjà
Une enfance pied-noir
Une formation de comédien
Acteur de théâtre
Une rencontre décisive avec Agnès Jaoui
Un scénariste de talent
Tête d’affiche du cinéma
Didier
Dans les coulisses de Mission Cléopâtre
Un acteur très demandé
Un personnage entier
La Vie très privée de Monsieur Sim
Un duo éternel avec Agnès Jaoui
Brutalement décédé
Des hommages en cascade
Un César posthume
En mémoire
Un an déjà

Il y a un an, le 18 janvier 2021, Jean-Pierre Bacri nous quittait à l’âge de soixante-neuf ans. Le monde du cinéma français a rendu un hommage unanime à un acteur bougon mais talentueux et terriblement attachant. Redécouvrons en images la vie et l’œuvre de cet homme de théâtre et de cinéma aux multiples casquettes.

Une enfance pied-noir

Jean-Pierre Bacri était né en 1951 dans la ville côtière de Castiglione (aujourd’hui Bou Ismaïl), en Algérie. Il découvre le cinéma très tôt car son père travaille comme ouvreur le week-end. Des racines pieds-noirs redécouvertes dans un film comme « Le grand pardon » (1982), où il apparaît aux côtés de Roger Hanin qui joue le rôle d’un parrain mafieux rapatrié d’Algérie. C’est d’ailleurs ce long-métrage d’Alexandre Arcady qui a révélé Bacri auprès du grand public.

Une formation de comédien

Auparavant, le jeune acteur avait décroché son premier rôle en 1979 dans « Le Toubib ». Arrivé à Cannes avec sa famille en 1962, Bacri s’était ensuite installé à Paris. C’est là qu’il a suivi des cours d’art dramatique au Cours Simon, tout en écrivant ses propres pièces de théâtre.

Acteur de théâtre

Bacri a commencé au théâtre dans un répertoire très classique. Dans les années 1980, il enchaîne les seconds rôles au cinéma et poursuit sa carrière théâtrale, notamment sous la direction de metteurs en scène comme Jean-Pierre Bouvier ou Jean-Michel Ribes.

Une rencontre décisive avec Agnès Jaoui

C’est justement lors de répétitions au théâtre qu’il rencontre Agnès Jaoui en 1987, avec laquelle il forme un couple sur scène comme dans la vie. Les deux comédiens sont apparus ensemble dans de nombreuses réalisations et ont co-écrit pas moins de onze scénarios ensemble, comme « On connaît la chanson » réalisé par Alain Resnais ou « Le goût des autres ».

Un scénariste de talent

C’est dans la décennie suivante que sa carrière au cinéma décolle. En 1993, il apparaît avec sa compagne Agnès Jaoui dans « Cuisine et dépendances », dont il a écrit le scénario avec elle. Cette comédie de mœurs à huis clos qui avait été représentée deux ans plus tôt au théâtre. Le duo remporte le César du meilleur scénario original l’année suivante pour « Smoking/No Smoking » d’Alain Resnais.

Tête d’affiche du cinéma

Le couple connaît la consécration en 1996 avec « Un air de famille », une comédie signée Cédric Klapisch dont ils sont une nouvelle fois les scénaristes. Le film reçoit de multiples récompenses et réalise plus de 2 millions d’entrées en France. Jean-Pierre Bacri est désormais une figure incontournable.

Didier

L’année suivante, Bacri fait sensation dans « Didier » aux côtés d’Alain Chabat, dont il s’agit de la première réalisation. Il y joue un agent de football obligé de garder Didier, le chien d’une amie, qui se transforme subitement en humain et se révèle être un prodige du ballon rond. Bacri cultive dans ce film son image de râleur au grand cœur.

Dans les coulisses de Mission Cléopâtre

Le deuxième opus filmé des aventures d’Astérix et Obélix, « Mission Cléopâtre », également réalisé par Alain Chabat, fait un carton en 2002. Bacri ne fait pas partie du casting de rêve du film, mais il met la main à la pâte en participant à l’écriture du script et de la narration.

Un acteur très demandé

Les années 2000 à 2010 sont marquées par une grande variété de rôles au cinéma, que Bacri disait choisir en fonction de la qualité du scénario et de l’exigence artistique du réalisateur. Citons, entre de nombreux autres, « Selon Charlie » de Nicole Garcia (2006) et la comédie fantastique « Au bout du conte » (2013) avec Agnès Jaoui.

Un personnage entier

L’image de râleur collait à la peau de Jean-Pierre Bacri. Mais l’intéressé avait déclaré à l’hebdomadaire « Marianne » en 2011 que son travail lui tenait bien plus à cœur que sa réputation : « Je me fous de mon image. On me voit comme un ours et un bougon ? Ça m’indiffère, comme m’indiffèrent les cérémonies, les dîners en ville, tout ce tralala. Mes proches savent qui je suis et le reste me laisse de marbre. Dans mon travail, la seule chose qui m’intéresse… c’est le travail. »

La Vie très privée de Monsieur Sim

En 2015, Jean-Pierre Bacri campe le personnage d’un anti-héros, son emploi de toujours, dans « La Vie très privée de Monsieur Sim » de Michel Leclerc. L’aventure existentielle et improbable d’un homme auquel la vie semble ne réserver que des malheurs. Bacri remporte le César du meilleur acteur pour ce film.

Un duo éternel avec Agnès Jaoui

Au total, Bacri et Agnès Jaoui ont remporté conjointement cinq Césars du meilleur scénario original entre 1994 et 2005. Ils ont poursuivi leur collaboration malgré leur rupture amoureuse. Une osmose que Jaoui décrivait ainsi dans une interview au « Monde » en 2013 : « Nous partageons des valeurs, nous avons un fond commun. C'est ce qui nous pousse à écrire à deux. Être un couple ne change rien. D'ailleurs, rien n'a changé à notre collaboration depuis que nous ne sommes plus ensemble : c'est donc anecdotique. »

Brutalement décédé

Atteint d’un cancer, Jean-Pierre Bacri est mort à Paris le 17 janvier 2021. Il n’était plus apparu au cinéma depuis 2018, année durant laquelle il avait joué « Place publique » d’Agnès Jaoui et « Photo de famille » de Cécilia Rouaud.

Des hommages en cascade

Immédiatement après son décès, de nombreuses personnalités ont rendu un hommage appuyé à l’acteur disparu. L’émission du « Burger Quiz » de son vieil ami Alain Chabat fait apparaître un burger avec une larme et rediffuse l’apparition de Bacri dans l’émission, que Chabat décrit comme « un moment merveilleux de gentillesse, d’intelligence et de rigolade ».

Un César posthume

Lors de la 46e cérémonie des Césars, en mars 2021, un hommage à l’acteur est diffusé et un César d’honneur lui est décerné à titre posthume. Comme comédien et comme scénariste, sa figure aura marqué la galaxie du cinéma français.

En mémoire

Pour le premier anniversaire de sa mort, France Télévisions rediffuse plusieurs des films où il joue, comme « Cherchez Hortense » de Pascal Bonitzer. L’occasion de saluer la mémoire d’un personnage attachant disparu trop tôt. RIP Jean-Pierre Bacri.

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