L'adieu des Daft Punk : les clés du mystérieux duo
Le duo de musique électronique européen le plus populaire de la planète se sépare. Adieu aux Daft Punk, auteurs de superhits comme "One More Time". Mais qui se cache donc derrière le déguisement rétro-futuriste avec lequel ils se présentent toujours ? Quels sont leurs visages ?
Les Daft Punk sont en réalité Thomas Bangalter et Guy-Manuel de Homem-Christo, deux amis du lycée Carnot nés à Paris qui ont commencé à faire de la musique ensemble dès l'adolescence.
Leurs premières expériences ont été impitoyablement critiquées, notamment par un critique anglais qui a qualifié l'une de leur chanson de “daft punky thrash” (en gros : daube insensée). Cette critique a été une bénédiction puisqu'elle leur a permis de trouver le nom qui allait leur apporter le succès : Daft Punk.
En 1996 sort "Homework", qui contient "Da Funk", leur premier grand tube. Composé dans une petite chambre sombre transformée en studio, les deux Français, d'alors 21 et 22 ans, parviennent à prouver au monde qu'ils peuvent avoir leur place sur la scène internationale. Finis les complexes, ils passent des raves au mainstream : le succès est instantané.
Et en 1999, les deux Français, toujours aussi timides malgré leurs premiers succès, se sont consacrés à l'album "Discovery". Il comprend le célèbre "One More Time", véritable hit qui marque l'apogée de toute fête qui se respecte.
En 2013, la chanson "Get Lucky", composée par le duo et mettant en vedette Pharrell Williams (sur la photo) et Nile Rodgers, a atteint le sommet des hit-parades dans plusieurs pays du monde, dont le Brésil, l'Australie, le Japon, le Portugal et les États-Unis.
Les Daft Punk ne montrent toujours pas leur visage puisque leurs apparitions publiques se font toujours avec leurs casques galactiques. Comme des robots engagés en faveur de la cause électronique. Ils ont à peine donné des interviews tout au long de leur carrière et ont cultivé constamment le mystère.
À cette occasion, lorsqu'ils ont assisté à un événement à Hollywood, ils ont choisi de se couvrir complètement le visage avec un filet et ont combiné haut-de-forme et smoking.
L'une des rares interviews données par Daft Punk a été réalisée par le magazine Rolling Stone. Ils y ont expliqué que garder leur identité cachée était une question purement conceptuelle, qui fait partie du concept de leur groupe.
Ce qu'ils cherchent ? "Combiner les caractéristiques des êtres humains avec celles des machines". Et aussi rendre hommage à d'autres maîtres du déguisement, dans la tradition musicale de David Bowie ou Kraftwerk.
Mais au-delà de ces explications artistiques, il y a un autre facteur à considérer, admis par le duo : la timidité. Tout comme Jim Morrison chantait le dos tourné aux premiers concerts des Doors, ils ont pris l'habitude de se cacher derrière leur déguisement et se sont établis dans ce rôle.
Daft Punk est devenu une marque emblématique, au graphisme reconnaissable entre tous. Leur marque visuelle est à la mode (comme les T-shirts du groupe américain Ramones) et est porté, par exemple, dans les défilés de Louis Vuitton. Voir par exemple l'influenceuse Kristina Bazan sur cette photo.
Jusqu'en 2013, l'identité du duo Daft Punk était une véritable énigme. Mais JPatt, membre du groupe The Knocks, a posté la photo d'une fête de Sony sur Facebook où ils apparaissaient sans casque... Un indice a été détecté, puis TMZ a immortalisé leur image à Los Angeles.
Les casques époustouflants des Daft Punk avaient un design extérieur particulier et un travail d'ingénierie très poussés à l'intérieur, afin qu'ils soient confortables et rendent possibles les performances du duo.
Dans une annonce qui reste dans la lignée de toute leur carrière, les Daft Punk ont communiqué à leurs fans la dissolution du duo: dans une vidéo de huit minutes intitulée Épilogue on voit l'un des membres disparaître, sur fond de désert et avec une bande sonore minimaliste, où seul le vent qui souffle et le bruit des pas se font entendre. Après une explosion de l'un des membres, une date. Un clap de fin aux allures mystérieuses, comme le reste de leur carrière.
Il n'y a qu'une communication officielle qui parle de la dissolution du groupe, dans le magazine américain Pitchfork, mais peu d'autres explications, notamment de la part de leur attachée de presse Kathryn Frazier. Il est logique que cela se termine par un mystère dans un groupe qui a toujours pris soin d'entretenir l'énigme comme signe d'identité. Mais nous continuerons à écouter les Daft Punk. Et à danser sur leurs chansons.