Oscars 2024 : cinq nominations pour le film français "Anatomie d'une chute" de Justine Triet

Une belle surprise
Cinq nominations
Anatomie d'un succès
Le rêve américain
Meilleur scénario 
Meilleur film étranger
Félicitée par Emmanuel Macron
La Palme d'Or à Cannes
La troisième victoire féminine du Festival de Cannes
Justine Triet
Elle a grandi à Paris
Artiste dans l'âme
Première réalisation
Au cœur des tensions sociales en France
Un court-métrage plusieurs fois primé
Premier long-métrage
Une nouvelle collaboration avec Virginie Efira
Une représentation féminine omniprésente
Justine Triet et Arthur Harari
Ils travaillent régulièrement ensemble
Un discours engagé
Une tournure politique
De multiples récompenses
Et les Oscars ?
Une belle surprise

C'est l'une des grandes surprises de ces nominations aux Oscars 2024. Le film "Anatomie d'une chute", réalisé par la Française Justine Triet est nominé dans cinq catégories différentes. Une belle revanche pour celle qui n'a pas été sélectionnée pour représenter la France dans la catégorie du Meilleur film étranger.

Cinq nominations

"Anatomie d'une chute" se retrouve nominé dans la prestigieuse catégorie du Meilleur film aux côtés des mastodontes "Barbie" et "Oppenheimer". Le film est également nominé dans les catégories Meilleur scénario original et Meilleur montage. De plus, Justine Triet est en course pour la statuette du Meilleur réalisateur, et son actrice Sandra Hüller est en lice pour l'Oscar de la Meilleure actrice.

"C'est une grande joie"

« Je suis très émue, je n'avais pas trop imaginé ça », a réagi Justine Triet auprès de FranceInfo. « Je pensais que nous serions nommés seulement pour le scénario. C'est une grande joie. »

Anatomie d'un succès

Elle ajoute : « Je pleure rarement, mais quand j'ai vu le nom de Laurent Sénéchal [nommé pour l'Oscar du Meilleur montage], ça m'a bouleversée. Nous avons passé huit mois enfermés dans une petite pièce à se poser plein de questions, avec plein de doutes. Ce sont des gens qui se donnent de manière hyper intense dans le travail. La nomination de Sandra [Hüller], n'en parlons pas. »

Le rêve américain

Déjà lauréate de la Palme d'Or 2023, Justine Triet poursuit son ascension. Au début du mois de janvier, la réalisatrice normande avait déjà raflé deux récompenses, et pas des moindres, pour son film "Anatomie d'une chute", lors de la cérémonie annuelle des Golden Globes.

Meilleur scénario 

Justine Triet et son compagnon Arthur Harari ont d'abord reçu le prix du Meilleur scénario pour "Anatomie d'une chute". Le film français était pourtant nominé face aux deux films qui ont marqué l'année 2023, "Oppenheimer" et "Barbie". Une très belle performance !

Meilleur film étranger

Quelques instants plus tard, la réalisatrice est remontée sur la scène des Golden Globes pour recevoir un second prix : celui du Meilleur film étranger. Justine Triet en a profité pour rendre hommage à son casting, et notamment à Sandra Hüller : « Merci beaucoup de n'avoir jamais essayé de rendre ce personnage parfait et merci d'avoir créé une femme complexe qui ne s'excuse jamais de dire ce qu'elle pense », a-t-elle lancé à l'actrice allemande.

Félicitée par Emmanuel Macron

Après la cérémonie, le président de la République a félicité Justine Triet pour son triomphe aux États-Unis. « Fier de voir le cinéma français récompensé aux Golden Globes. Félicitations à Justine Triet, aux acteurs et à toute l'équipe du film Anatomie d'une chute », a écrit Emmanuel Macron sur le réseau social X.

La Palme d'Or à Cannes

En mai 2023, Justine Triet avait déjà été couronnée pour son film au Festival de Cannes. "Anatomie d'une chute" a été salué par le jury pour son "intensité", comme l'avait expliqué le président du jury Ruben Östlund, à l'issue d'une compétition de haut vol.

La troisième victoire féminine du Festival de Cannes

La Française est ainsi devenue la troisième femme de l'histoire du Festival de Cannes à décrocher une Palme d'Or. Une récompense pleine de sens pour cette cinéaste décrite comme féministe.

Justine Triet

De la Normandie à Hollywood, découvrons ensemble le parcours fou de cette réalisatrice engagée depuis ses débuts derrière la caméra !

Elle a grandi à Paris

Justine Triet est née le 17 juillet 1978 à Fécamp, en Normandie. Elle grandit à Paris dans une famille de trois enfants, avec un père "très absent", comme elle l'a confié à l'AFP.

Artiste dans l'âme

Avant de s'adonner au cinéma, Justine Triet a d'abord rêvé de devenir un jour artiste peintre. À 20 ans, elle étudie les Beaux-Arts à l'École Nationale Supérieure de Paris. Mais au bout de deux ans, elle délaisse finalement la peinture pour se consacrer au montage et à la vidéo, comme le rapporte Le Point.

Première réalisation

C'est en 2007 que Justine Triet réalise son tout premier court-métrage. Il s'agit du documentaire "Sur Place", tourné au cœur des manifestations étudiantes contre le Contrat Première Embauche (CPE).

Au cœur des tensions sociales en France

À travers sa caméra, Justine Triet capture les tensions sociales qui existent en France à la fin des années 2000. Pendant les élections présidentielles de 2007, elle tourne son second documentaire, "Solferino".

"Des ombres dans la maison" (2010)

Deux ans plus tard, Justine Triet s'envole pour le Brésil et tourne "Des ombres dans la maison", un documentaire dans lequel elle nous immisce dans le quotidien d'un bidonville de Sao Paulo.

Un court-métrage plusieurs fois primé

En 2012, son court-métrage de 30 minutes "Vilaine fille, mauvais garçon" aborde des thèmes tels que l'adolescence, la recherche d'identité et les relations de pouvoir entre les individus. Ce court-métrage est récompensé à plusieurs reprises et obtient notamment le Grand prix du court métrage au Festival du film de Belfort.

Premier long-métrage

La réalisatrice sort son tout premier long-métrage, "La Bataille de Solférino", en 2013. Le film, présenté au Festival de Cannes par l'ACID (Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion), est salué par la critique. Preuve de son succès, Justine Triet est nominée un an plus tard pour le César du meilleur premier film.

"Victoria" (2016)

Le film"Victoria", sorti en 2016, suit les péripéties d'une avocate, Victoria Spick, interprétée par Virginie Efira. Justine Triet y mélange comédie et drame dans un style très dynamique. Comme dans la plupart de ses réalisations, Triet y explore les relations humaines complexes. Le film reçoit cinq nominations aux Césars 2017, dont celles pour la Meilleure actrice et pour le Meilleur film.

Une nouvelle collaboration avec Virginie Efira

En 2019, Justine Triet réalise "Sibyl", dans lequel elle met une nouvelle fois en vedette l'actrice belge Virginie Efira. Triet s'offre un casting de têtes d'affiches, avec notamment Adèle Exarchopoulos, Gaspard Ulliel, Niels Schneider, Laure Calamy et Sandra Hüller. Le film est présenté en sélection officielle au Festival de Cannes 2019.

Une représentation féminine omniprésente

La réalisatrice française met particulièrement les femmes en avant dans ses longs-métrages. Elle traite notamment de questions autour de leur vie professionnelle et de leurs rapports aux hommes.

Justine Triet et Arthur Harari

Côté vie privée, Justine Triet est en couple avec le réalisateur, scénariste et acteur Arthur Harari. Ensemble, ils sont parents de deux enfants.

Ils travaillent régulièrement ensemble

Justine Triet co-écrit "Sybil" avec son compagnon Arthur Harari. C'est ensemble, ils écrivent également le scénario de "Anatomie d'une chute", le film qui va offrir sa première Palme d'Or à la réalisatrice française, première récompense d'une longue liste.

"Anatomie d'une chute" (2023)

"Anatomie d'une chute" nous plonge dans le procès d'une autrice allemande, jouée par Sandra Hüller, accusée du meurtre de son mari. Le film décortique les rapports de force et de domination qui existent au sein du couple, à partir des disputes enregistrées par le mari, interprété par Samuel Theis.

Un discours engagé

En recevant sa Palme d'Or en mai 2023, Justine Triet s'était aussi distinguée par son discours militant, qui a suivi ses remerciements. Après avoir salué le mouvement social contre la réforme des retraites, la réalisatrice s'en était pris à la politique culturelle du gouvernement d'Elisabeth Borne. « La marchandisation de la culture que le gouvernement néolibéral défend est en train de casser l’exception culturelle française, sans laquelle je ne serais pas là, devant vous », avait-elle lancé devant l'auditorium.

Une tournure politique

Un discours applaudi par la gauche et qualifié à l'époque de « ingrat et injuste » par l'ancienne Ministre de la Culture Rima Abdul-Malak, qui avait annoncé quelques jours auparavant un plan d’aide à la création audiovisuelle et cinématographique de 350 millions d’euros à l’horizon 2030. Le camp présidentiel avait également rappelé que le film  "Anatomie d'une chute" avait reçu plusieurs subventions de l'État pour être financé.

De multiples récompenses

L'année a été riche en récompenses pour Justine Triet. Festival du film de Sydney, Brussels International Film Festival, New York Film Critics Circle, Prix du cinéma européen... "Anatomie d'une chute"  a reçu un total de 14 prix en 2023.

Et les Oscars ?

Cinéaste de talent et femme engagée depuis ses débuts dans le cinéma, Justine Triet n'a pas fini de faire parler d'elle ! Et si son nom résonnait le 10 mars prochain au Dolby Theatre d'Hollywood, lors de la cérémonie des Oscars ? Plus que quelques semaines à attendre !

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